Le problème des trois corps

Par Ben Hunt – Le 21 décembre 2017 – Source Epsilon Theory  – Source : Le Saker Francophone
Même si je n’aime pas les poulets de notre ferme, j’adore mes abeilles. Est-ce qu’elles piquent ? Bien sûr qu’elles piquent. L’essaim est un animal sauvage. Mais après quelques années douloureuses, je ne suis plus aussi maladroit avec mes ruches, et une matinée passée en synchronisation avec cet animal incroyable n’est jamais une mauvaise matinée. Non seulement les abeilles n’ont pas besoin d’un entretien particulier, non seulement elles paient un loyer formidable, mais elles font preuve de génie et d’optimisme – il n’y a pas d’autre mot – qui me font me sentir plus créatif et vivant.

Les hivers du Connecticut sont rudes. Je fais ce que je peux pour soutenir les abeilles, c’est-à-dire construire un brise-vent avec des balles de paille, m’assurer que la ruche reste suffisamment ventilée pour empêcher la condensation de vapeur d’eau et empêcher les souris de s’y installer. Cela et éviter les péchés originels comme le mauvais placement de la ruche ou la perception d’un loyer trop élevé. Mais en fin de compte, c’est une bataille entre l’animal et Mère Nature. C’est à elles de survivre. Ou pas.

Les abeilles n’hibernent pas (les bourdons le font, mais pas les colonies d’abeilles domestiques), et elles ne peuvent pas voler vers le sud pendant l’hiver. Pour survivre à un hiver nordique, les abeilles modifient la composition de l’essaim en réduisant la population globale, en calfeutrant la ruche, en se débarrassant des mâles qui sont un poids mort (c’est-à-dire de TOUS les mâles) et en pondant juste assez d’œufs pour préserver une population minimale pouvant survivre pendant l’hiver et au printemps. Elles se regroupent au centre de la ruche, gardant la reine au centre, faisant vibrer leurs ailes pour créer de l’énergie cinétique, envoyant à l’occasion des escouades suicides pour récupérer du miel dans les rayons extérieurs. Elles réduisent leur métabolisme en créant un nuage de dioxyde de carbone dans la ruche. Oui, un nuage de dioxyde de carbone.

Toute cette préparation prend du temps. Pour survivre à l’hiver, l’essaim commence à changer de comportement – des modèles de couvain à la collecte du pollen en passant par la création de peignes – non pas quand le temps commence à refroidir, mais au milieu de l’été quand les journées les plus chaudes d’août sont encore là. Et pas juste à une date au hasard, mais un jour complètement prévisible.

En 2018, mes abeilles commenceront à se préparer pour l’hiver le vendredi 22 juin.

Pourquoi ? Parce que les abeilles peuvent mesurer l’angle des rayons du soleil. Elles peuvent s’en souvenir d’un jour à l’autre. Quand le soleil de midi d’aujourd’hui sera un peu plus bas dans le ciel que le soleil de midi d’hier, une abeille le saura. Et toute la colonie commencera à changer.

Les abeilles reconnaissent le solstice d’été avec autant de précision que n’importe quelle civilisation humaine.

Tu vois ? Du génie. Mais cela ne fait que commencer.

Lorsque les abeilles agissent en fonction de leur connaissance du solstice d’été, elles échangent un produit dérivé. Et elles gèrent de manière experte le risque de base de ce commerce.

Hein ? Temps mort, Ben. Qu’est-ce que tu racontes ?

Un produit dérivé, au sens le plus large du terme, est quelque chose qui est lié à quelque chose d’autre qui vous tient à cœur (le « sous-jacent »), mais pour quelque raison que ce soit, vous choisissez d’interagir avec le dérivé de ce quelque chose plutôt que le sous-jacent de ce quelque chose. Pour les humains, le cours de l’action de la société XYZ peut vous préoccuper, ce qui implique le sous-jacent, mais si vous pensez qu’il va arriver quelque chose d’important à la société dans trois mois, alors vous interagissez avec un dérivé sur l’action, dans ce cas un contrat d’option à trois mois. Pour les abeilles, ce qui les intéresse vraiment, c’est le froid qu’il fait, donc, de leur point de vue, la température est le sous-jacent et les angles d’ensoleillement en sont le dérivé qu’elles analysent et avec lequel elles interagissent. En vérité, bien sûr, c’est l’inclinaison de l’axe de la Terre et les angles d’ensoleillement qui en résultent qui causent les variations saisonnières et les changements de température, alors un lecteur un peu pointilleux pourrait dire avec exactitude que c’est la température qui est le dérivé ici, mais je crois que nous sommes tous assez ouverts pour avoir une vue du monde du point de vue des abeilles pendant toute cette note.

Pourquoi les abeilles adoptent-elles leurs signaux comportementaux en fonction de l’angle d’ensoleillement plutôt que des changements de température directs ? Parce que l’algorithme de prévision de la saisonnalité – SI (angle d’incidence maximal de la lumière du soleil aujourd’hui < angle d’incidence maximal de la lumière du soleil hier), ALORS (se préparer pour l’hiver) – est bien plus simple, plus prédictif, plus opportun et moins volatile que toute analyse chronologique de la température, ou au moins toute analyse chronologique des températures disponible aux abeilles et aux humains avant les satellites météorologiques. Le génie (et le défaut fatal) des abeilles et des humains est leur capacité à créer des systèmes sociaux complexes sur la base d’algorithmes simples comme celui-ci. Les systèmes informatiques modernes du type Big Data ont un type de génie très différent.

Gardez cette pensée en tête.

Mais d’abord, assurons-nous de bien comprendre ce que signifie le risque de base et pourquoi c’est la chose la plus importante à comprendre lorsqu’il s’agit de dérivés. La « base » est la relation entre le dérivé et le sous-jacent, et le risque de base est donc de savoir à quel point les choses pourraient se détériorer si la relation entre le dérivé et le sous-jacent n’est pas aussi étroite que vous le pensiez. Pour les abeilles, le risque de base prend la forme d’un temps froid qui survient plus tôt ou plus tard par rapport à la normale. Rétrécir la colonie comme une horloge basée sur le solstice d’été fonctionne très bien si le premier gros gel survient en novembre, pas très bien s’il y a une grosse neige à la mi-octobre.

La clé de la gestion du risque de base est de garder vos antennes de risque (littéralement les antennes quand il s’agit d’abeilles) concentrées sur la façon dont la chose dérivée est liée avec la chose sous-jacente. Vous devez surveiller la corrélation. Ainsi, pour gérer leur risque de base, les abeilles sont également sensibles à la température (le sous-jacent) et à tous les autres facteurs dérivés liés aux changements de température, comme la floraison des fleurs ou les vents dominants. Rien ne l’emportera totalement sur la survenue du solstice d’été (même les abeilles tropicales font quelques petits ajustements de colonies en fonction de la saisonnalité), mais les abeilles sont des investisseurs adaptatifs, capables d’accélérer leur préparation hivernale si le temps froid arrive tôt ou de le retarder si le temps froid arrive tard. Une gestion efficace du risque de base est un exercice d’équilibre entre le maintien du commerce original et l’adaptation de votre comportement aux corrélations changeantes (vous ne voulez pas confondre un été indien avec le printemps !), mais c’est la beauté de l’évolution – des milliards de colonies d’abeilles ont vécu, sont mortes et se sont reproduites au fil des ans pour sélectionner la combinaison des algorithmes du système nerveux qui permet aux abeilles de se multiplier dans une vaste gamme d’écosystèmes et une multitude de variations météorologiques.

Mais ce n’est qu’un exemple. Les abeilles ne peuvent pas vivre dans une aussi grande variété d’écosystèmes et de variations météorologiques que, disons, les fourmis. Je doute qu’il y ait une colonie d’abeilles sur Terre qui puisse survivre six mois à -50 degrés. Si vous êtes une colonie d’abeilles et que vous avez déménagé aussi loin au nord que possible augmentant l’ampleur de votre risque de base, peu importe à quel point vous êtes futé dans vos calculs de déclinaison solaire… vous n’allez pas y arriver. Peut-être aurez-vous de la chance pendant quelques années, mais s’il est possible que vous ayez quatre ou cinq mois de temps vraiment très froid, alors tôt ou tard, le risque de base sévère vous rattrapera. C’est un risque de base contre lequel vous ne pouvez pas vous assurer, contre lequel vous ne pouvez pas vous prémunir avec une préparation ou des précautions supplémentaires. C’est un risque de base ingérable. Pour la plus grande partie de l’Amérique du Nord, cependant, même assez loin au Canada, le temps froid est un risque de base gérable, surtout si vous avez un apiculteur capable de vous prêter main-forte. Parfois, les abeilles auront un mauvais lancer des dés météorologiques et vous perdrez une ruche face au risque de base, mais cela ne menace pas l’espèce.

Le risque pour les espèces entre en jeu lorsqu’un événement climatique majeur dure longtemps en termes de durée de vie d’une colonie, mais pas longtemps en termes d’évolution, de mutation génétique et de sélection naturelle. Et si le printemps ne suivait plus l’hiver ? Et s’il neigeait en août et que les fleurs fleurissaient en janvier ? Et si l’hiver disparaissait pendant une décennie ? Et si ça durait si longtemps ? Et si votre risque météorologique était inconnaissable, comme dans Game of Thrones ? Même un bref hiver à Westeros de quelques années tuerait toutes les colonies d’abeilles du continent, c’est pourquoi je ne pense pas avoir jamais vu une ruche d’abeilles dans Game of Thrones. [Je viens d’être informé par le Grand Mestre Guinn que l’une des maisons vassales de Baratheon dans le Reach est la Maison « Beesbury », avec un siège familial à Honeyholt et une devise familiale « Attention à mon dard. » Soupir. Tu vois ce que je dois supporter ? Ok, nous allons stipuler que les latitudes dorniennes sont sûres. Mais le Nord n’est pas un endroit pour les abeilles quand l’hiver vient !].

Il s’agit d’une incertitude de base, où vous n’êtes même pas certain qu’il existe une quelconque base, par opposition à un simple risque de base. L’incertitude de base est un risque de base inconnaissable, qui est beaucoup plus dommageable pour le développement des espèces que l’apparition occasionnelle d’un sévère risque de base.

Entre parenthèses : la compréhension de la distinction entre risque et incertitude est cruciale dans tous les aspects de la vie. Une décision risquée, c’est quand on a une bonne idée des chances et des gains. Elle se prête à l’analyse statistique et à l’économétrie, surtout si c’est une décision que vous aurez l’occasion de prendre plusieurs fois. Une décision incertaine, c’est quand vous n’avez pas une bonne idée des probabilités et des gains. Ici, l’analyse statistique peut très bien vous tuer, surtout si vous n’allez pas avoir beaucoup de fissures dans le jeu, ou si vous ne savez pas combien de fois vous aurez à faire un choix. Vous avez besoin de la théorie des jeux pour comprendre les décisions prises dans l’incertitude.

L’incertitude de base est le problème central auquel tous les investisseurs sont confrontés aujourd’hui.

Ce n’est pas seulement le fait que nous endurons de grands risques de base ici sur ce marché faussé, ingérables pour beaucoup. Ce n’est pas seulement que tous nos vieux poteaux indicateurs et amarres pour naviguer sur les marchés ne fonctionnent pas très bien. Il n’est pas seulement difficile d’identifier des modèles prédictifs ou dérivés dans les marchés actuels. Il y a une chance non négligeable que les changements structurels dans nos mondes sociaux de la politique et des marchés aient rendu impossible l’identification de modèles prédictifs/dérivés. C’est l’incertitude de base, et c’est aussi problématique pour les humains qui font face à des marchés qui n’ont pas plus de sens que régimes climatiques pour les abeilles.

C’est de la folie, Ben. Que voulez-vous dire par là qu’il pourrait être impossible d’identifier des modèles prédictifs/dérivés ? Comment ça, cette base n’existe peut-être pas du tout ? Bien sûr, il y a un modèle pour les marchés et tout le reste. Bien sûr, le printemps suit l’hiver.

Non, non. C’est le problème des trois corps.

Ou plutôt, le problème des trois corps est un exemple célèbre d’un système qui n’a pas de modèle dérivé avec une quelconque puissance prédictive, aucun algorithme applicable qu’un humain (ou une abeille) pourrait découvrir pour s’adapter avec succès et transformer une incertitude de base en risque de base. Dans le jargon, il n’y a pas de « solution générale sous forme fermée » au problème des trois corps. (C’est aussi le titre du meilleur livre de science-fiction que j’ai lu au cours des 20 dernières années, de Cixin Liu. Vraiment un chef-d’œuvre. La vie et le changement de perspective, en fait, à la fois dans sa représentation de la Chine et dans sa représentation de la théorie des jeux de la civilisation.)

Quel est le « problème » ? Imaginez trois objets massifs dans l’espace… des étoiles, des planètes, quelque chose comme ça. Ils sont dans le même système, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas échapper entièrement à l’attraction gravitationnelle les uns des autres. Vous connaissez la position, la masse, la vitesse et la direction de déplacement de chacun des objets. Vous connaissez le fonctionnement de la gravité, donc vous savez exactement comment chaque objet agit sur les deux autres objets. Maintenant, prédisez pour moi, à l’aide d’une formule, où les objets se trouveront à un moment donné dans l’avenir.

Réponse : vous ne pouvez pas. En 1887, Henri Poincaré prouve que le mouvement des trois objets, à l’exception de quelques cas particuliers de départ, est non répétitif. Il s’agit d’un système chaotique, ce qui signifie que le modèle historique des positions des objets a un pouvoir prédictif nul pour ce qui est de déterminer où ces objets se trouveront à l’avenir. Il n’y a pas d’algorithme qu’un humain puisse découvrir pour résoudre ce problème. Cela n’existe pas.

Pour visualiser le problème des trois corps, voici une simulation des orbites d’objets verts, bleus et rouges avec des conditions de départ aléatoires, chacun exerçant une attraction gravitationnelle sur les autres. Ce que Poincaré a prouvé, c’est qu’il n’y a pas de formule où vous pouvez brancher l’information initiale et obtenir la bonne réponse pour savoir où l’un des objets sera à tout moment dans le futur. Aucun humain ne peut prédire l’avenir de ce système.

Mais un ordinateur peut le faire. Non pas en utilisant un algorithme, qui est la façon dont les cerveaux biologiques – humains et abeilles – ont évolué pour donner un sens au monde, mais par des calculs de force brute. Rappelez-vous, vous savez tout au sujet de ces trois objets… aucune loi de la physique ici n’est un mystère. Si vous pouvez faire le calcul assez rapidement, vous pouvez calculer où les trois objets seront dans une seconde à partir de maintenant. Et dans une autre seconde. Et ainsi de suite et ainsi de suite. Avec une puissance de traitement suffisante (et cela peut nécessiter beaucoup de puissance de traitement), vous pouvez calculer où se trouveront les trois objets dans 100 ans, même s’il est impossible de résoudre ce résultat avec des équations.

C’est un concept difficile à comprendre, cette différence entre calculer l’avenir et prédire l’avenir, mais elle changera votre façon de voir le monde. Et votre place là-dedans.

Voici une observation sur laquelle je ne saurais que trop insister, pourtant je vais essayer :

CE N’EST PAS AINSI QUE NOUS UTILISONS LES ORDINATEURS DANS NOS STRATÉGIES D’INVESTISSEMENT AUJOURD’HUI

La façon dont les ordinateurs peuvent calculer une réponse au problème des trois corps est simple – ils peuvent être programmés avec les règles de la physique pour savoir comment un objet influence un autre objet, afin de pouvoir simuler où chaque objet ira ensuite. Il n’y a aucun examen de l’endroit où les objets ont été dans le passé. Il s’agit d’une vision entièrement tournée vers l’avenir.

La façon dont les ordinateurs ne peuvent PAS calculer une réponse au problème des trois corps est d’examiner les données historiques de l’endroit où les objets ont été. Dans un système chaotique, peu importe la difficulté, la rapidité ou la profondeur de l’examen des données historiques. Il n’y a AUCUN modèle prédictif, AUCUN algorithme secret caché dans les données. Et pourtant, c’est exactement ce que font tous nos ordinateurs… examiner les données historiques pour chercher des modèles qui nous donneront l’algorithme magique pour prédire ce qui va suivre ! La seule chose que le passé vous donne dans un système chaotique est l’inertie, qui peut ressembler à un modèle ou à un algorithme pendant un certain temps, selon la façon dont tous les objets sont alignés. Mais c’est un mirage. Cela ne dure pas. Examiner le passé d’un système chaotique peut vous donner beaucoup de petites réponses, comme les étincelles d’un feu de joie, qui ne durent que quelques secondes. Et certainement, si vous êtes efficace avec votre effort de capture d’étincelles d’identification de l’inertie, vous pouvez faire de l’argent en utilisant les ordinateurs de cette façon. Mais cet examen du passé par induction naïve ne vous donnera jamais La réponse. Parce que La Réponse n’existe pas dans le passé. La Réponse – qui est un autre mot pour algorithme, qui est un autre mot pour « solution générale fermée » – n’existe pas dans un système chaotique à trois corps.

Mais on peut faire une approximation de la réponse. Nous pouvons calculer l’avenir en petits blocs de calcul, même si nous ne pouvons pas prédire l’avenir d’un seul coup, mais seulement si nous pouvons programmer l’ordinateur avec la « physique » du fonctionnement de la « gravité » dans les systèmes sociaux comme les marchés. Quel est l’équivalent dans notre monde financier d’une théorie de la gravité ? Je pense que c’est une théorie des « narratives ». Pour moi, il s’agit d’un programme de recherche plus intéressant que l’identification de petites inerties ou la capture de brèves étincelles. Mais ce n’est pas là où nos ressources informatiques sont allouées, parce qu’il n’y a pas d’argent mis là dedans. Pour l’instant.

L’exploration d’une théorie des « narratives », ce que j’ai appelé la machine narrative, est de la recherche fondamentale. Comme toute recherche fondamentale, elle n’est pas immédiatement rémunératrice et elle est donc difficile à financer. Mais ce n’est pas le plus grand obstacle. Non, le plus grand obstacle à la recherche fondamentale dans le domaine de la finance informatique est que les humains ont du mal à trouver des algorithmes et ont beaucoup de mal à imaginer qu’il est même possible de poursuivre un plan de recherche non anthropomorphe (pourquoi pas pour 10$ le mot) qui ne fouille pas les données historiques pour trouver des algorithmes prédictifs à chaque tour. On ne peut pas s’en empêcher !

Et si je vous disais que les algorithmes et les dérivés sont autant au cœur de la façon dont les humains se préparent à leur avenir financier qu’ils le sont pour les abeilles qui se préparent à leur avenir saisonnier ? Et si je vous disais que les stratégies dominantes de l’investissement humain discrétionnaire sont, sans exception, les algorithmes et les dérivés ? Et si je vous disais que ces algorithmes et dérivés étaient peut-être « élaborés » depuis une configuration « bénigne » du problème des trois corps qui non seulement pourrait ne jamais se répéter, mais en fait est certain de ne jamais se répéter parce que c’est un système chaotique ?

Je vais vous donner deux exemples d’algorithmes d’investissement et de produits dérivés influents. Il y en a beaucoup d’autres.

BONNES ENTREPRISES => BONNES ACTIONS

BONS PAYS => BONS EMPRUNTS D’ÉTAT

Ce sont les principes centraux de la sélection des titres et de la sélection des obligations souveraines, respectivement. Dans les deux cas, la bonté (comme la beauté) est dans l’œil du spectateur, donc je ne dis pas qu’il y a une norme unique pour ce qui fait une « bonne » entreprise ou ce qui fait un « bon » ensemble de politiques macroéconomiques. Ce que je veux dire, c’est que tous ceux qui lisent cette note (y compris moi !) croient qu’il existe une relation directe entre la qualité d’une entreprise ou d’une économie (quelle que soit la façon dont vous définissez la qualité) et le prix futur des actions ou obligations liées à cette entreprise ou économie. Ce que je veux dire, c’est que tous ceux qui lisent cette note croient que le suivi de la qualité mesurable d’une entreprise ou d’une économie (le dérivé) selon un processus normalisé et répétable (l’algorithme) aura, avec le temps, une corrélation prédictive avec le prix futur des actions et obligations connexes (les titres sous-jacents).

Quels actions voulons-nous posséder ? Mais les actions d’entreprises de haute qualité, bien sûr… des entreprises avec de brillantes équipes de gestion, des bilans en béton armé, et des produits ou services merveilleux que tout le monde veut acheter. Il en va de même pour les obligations d’État, les devises, les grands indices boursiers, etc. Peut-être qu’il faudra un certain temps pour que cette foi en la Qualité porte ses fruits, mais nous croyons tous qu’elle portera ses fruits. C’est naturel, non ? Aussi naturel que le printemps suit l’hiver. Aussi naturel que les fleurs qui fleurissent en mai et la neige qui tombe en décembre. Peut-être que les fleurs fleuriront avec quelques semaines de retard et que la neige tombera quelques semaines plus tôt, mais ce n’est qu’un risque de base, et nous pouvons le gérer.

Mais si le printemps ne suit plus l’hiver ?

Je ne nous demande pas d’abandonner notre foi en la qualité. L’un des principaux corollaires du problème des trois corps est que nous n’avons pas à rejeter notre croyance que les objets 1 et 2 existent. Nous n’avons pas à nier notre foi que la qualité des entreprises est une chose réelle et qu’elle a une grande influence gravitationnelle sur le prix des actions. Nous n’avons pas à nier notre foi que la qualité des gouvernements est une chose réelle et qu’elle exerce une forte attraction sur le prix des obligations gouvernementales.

Ce que nous devons accepter, c’est qu’il y a un objet 3 qui s’est déplacé dans une position telle que sa gravité submerge complètement l’impact des objets 1 et 2. Cet objectif 3, bien sûr, est une politique monétaire extraordinaire, en particulier l’achat d’actifs financiers d’une valeur de 20 000 milliards de dollars par les quatre grandes banques centrales – la Fed, la BCE, la BOJ et la PBOC.

20 000 milliards de dollars, c’est beaucoup de masse. 20 000 milliards de dollars, c’est beaucoup de gravité.

Voici l’impact de toute cette gravité sur la stratégie d’investissement de la qualité des entreprises.

La ligne verte ci-dessous représente l’indice S&P 500. La ligne blanche ci-dessous est un indice de qualité sponsorisé par la Deutsche Bank. Ils examinent 1 000 sociétés mondiales à grande capitalisation et les évaluent en fonction du rendement des capitaux propres, du rendement du capital investi et de la comptabilité en terme de provisions… des approximations quantifiables des façons les plus courantes dont les investisseurs voient la qualité. Parce que l’objectif est d’isoler le facteur de qualité, l’indice est « long » en montants égaux des 20% supérieurs des entreprises mesurées et « court » sur les 20% inférieurs (donc neutre sur le marché), et a des montants égaux investis long et court dans les secteurs composants du marché (donc neutre sur le secteur). Le graphique commence le 9 mars 2009, lorsque la Fed a lancé son premier programme d’assouplissement quantitatif.

Au cours des huit dernières années et demie, la qualité s’est avérée absolument inutile en tant que dérivé de placement. Vous avez obtenu un maximal de 3% sur votre investissement, alors que le S&P 500 est en hausse de près de 300%.

Ce n’est pas une faute de frappe.

Les actions de qualité de votre portefeuille ont-elles augmenté au cours des huit dernières années et demie ? Bien sûr, mais ce n’est pas à cause de la qualité des entreprises. C’est parce que TOUTES les actions ont augmenté depuis que l’objet 3, les bilans des banques centrales, a commencé à exercer sa gravité massive sur tout Y COMPRIS les entreprises de qualité. Ce n’est pas un accident, en fait. Les banques centrales ne se soucient pas de récompenser les « bonnes » entreprises. En fait, si elles se soucient de quoi que ce soit dans cette dimension, elles se soucient d’empêcher les « mauvaises » entreprises de faire faillite.

C’est ce à quoi le monde ressemble quand le printemps ne suit pas l’hiver.

Et voici l’impact de toute cette gravité sur la stratégie d’investissement de la qualité des produits dérivés des pays.

La ligne jaune ci-dessous représente l’écart (différence) entre le rendement des obligations à 10 ans du Portugal et celui des obligations à 10 ans des États-Unis, et la ligne bleue représente l’écart entre le rendement des obligations à 10 ans de l’Italie et l’équivalent américain. En temps « normal », un pays ayant un ensemble plus faible de caractéristiques macroéconomiques (niveau élevé de dette publique, par exemple, ou peut-être faible productivité) devra offrir aux investisseurs un taux d’intérêt plus élevé pour emprunter leur argent qu’un pays ayant un ensemble plus fort de caractéristiques macroéconomiques. Ainsi, à l’été 2012, alors que le Portugal et l’Italie semblaient tous deux des pays sans succès, ils ont dû payer aux investisseurs un taux d’intérêt beaucoup plus élevé que celui des États-Unis pour attirer les investissements… environ 9 % de plus (c’est par an, remarquez-le) pour le Portugal et 4 % de plus pour l’Italie. Ce sont des écarts énormes dans le monde de la dette souveraine !

Ce graphique commence à l’été 2012, lorsque la BCE a annoncé son intention de soutenir directement le marché européen de la dette souveraine. Depuis cette annonce – même si le Portugal et l’Italie ont des ratios dette-PIB plus élevés aujourd’hui qu’en 2012 – l’écart par rapport aux taux d’intérêt américains n’a fait que diminuer. Sous l’impulsion de l’engagement de la BCE à « faire tout ce qu’il faut » et à être non seulement un acheteur de dernier recours, mais aussi un acheteur privilégié de la dette portugaise et italienne, il en coûte maintenant MOINS cher à ces pays d’emprunter de l’argent pendant 10 ans que les États-Unis.

C’est de la folie. C’est compréhensible si l’on considère que le rendement des obligations allemandes à 10 ans est actuellement d’environ 30 points de base, et qu’il a été en fait négatif (ce qui signifie que vous avez dû payer le gouvernement allemand pour le privilège de leur prêter de l’argent pendant les 10 prochaines années) pendant environ six mois en 2016. Ce qui veut dire qu’au moins avec la dette italienne et portugaise, on vous paie quelque chose (un peu moins de 2% par an). C’est compréhensible si l’on considère que l’obligation suisse à 10 ans est toujours assortie d’un taux d’intérêt négatif et qu’elle l’est depuis deux ans et demi. Il y a aujourd’hui environ 10 000 milliards de dollars d’obligations souveraines à rendement négatif, ce qui est IMPOSSIBLE sous un algorithme dérivé de l’axiome [bon pays => bonne obligation]. Aucun pays n’est aussi bon ! Mais c’est tout à fait possible sous l’immense force gravitationnelle des achats massifs d’actifs par les banques centrales.

Voilà le coup de grâce. L’écart entre les obligations souveraines grecques à 10 ans et les obligations américaines à 10 ans est illustré ci-dessous. En 2012, vous avez été payé 24% de plus pour prêter de l’argent à la Grèce. Par an ! Aujourd’hui, vous êtes payé moins de 2% de plus pour prêter de l’argent à la Grèce plutôt qu’aux États-Unis. Pendant dix ans. À la Grèce.

Encore une fois, je ne dis pas que la dérivée Qualité n’existe pas en tant que telle ou qu’elle n’est pas un facteur important dans l’histoire du succès de la sélection des actions ou des obligations. Ce que je veux dire, c’est que la dérivé Qualité n’a plus d’importance depuis huit ans et demi pour les actions et cinq ans pour la dette souveraine. Ce que je veux dire, c’est que cela pourrait ne pas avoir d’importance pendant encore 80 ans. Ou ça pourrait compter à nouveau dans huit mois. Un système à trois corps est un système chaotique. Comme l’indique l’expression courante, le rendement passé n’est pas une garantie de résultats futurs. En fait, la seule chose que je peux vous promettre, c’est que les performances passées ne vous donneront JAMAIS un algorithme prédictif des résultats futurs dans un système chaotique.

Il s’agit là d’une incertitude de base. C’est la plus grande préoccupation que tout investisseur devrait avoir, que les signaux (dérivés) et les processus (algorithmes) que nous utilisons TOUS pour donner un sens au monde de l’investissement ne sont plus liés aux prix des titres.

… D’accord, Ben, tu m’as épuisé. C’est une façon bizarre et étrange de voir le monde, mais allons-y un instant. Quel est l’intérêt ici ? Que faisons-nous dans un système chaotique ? Qu’est-ce que cela veut dire, dire que nous sommes des investisseurs dans un système chaotique ?

Quatre suggestions.

Premièrement, je pense que nous devrions adopter une philosophie de ce que j’ai appelé l’agnosticisme profond en matière d’investissement, selon laquelle nous ne nous contentons pas de dire que personne n’a de boule de cristal dans ce système, mais que nous sommes plutôt ennuyés par ceux qui insistent pour prétendre en avoir. Je pense que les stratégies d’équilibrage des risques ont beaucoup de sens dans un système chaotique, de sorte que nous pensons d’abord à budgétiser nos risques avec agnosticisme dans toutes les régions géographiques et toutes les catégories d’actifs et secteurs, et ensuite à penser à budgétiser nos dollars.

Deuxièmement, et dans le même ordre d’idées, je pense que nous devrions adopter une stratégie classique de théorie des jeux pour traiter les systèmes incertains – les regrets minimax. L’idée est simple, mais les implications sont profondes : au lieu de chercher à maximiser les rendements, nous cherchons à minimiser notre regret maximum. Gardez à l’esprit que notre plus grand regret n’est peut-être pas une perte ruineuse ! Je connais beaucoup de gens dont le plus grand regret est de ne pas être à la hauteur des Jones. En fait, du point de vue du modèle d’affaires, c’est plus courant qu’improbable. Ou si vous avez acheté du Bitcoin au dessus de 15 000 $ la pièce, je pense que vous savez aussi de quoi je parle. Le fait est que nous devons être douloureusement honnêtes avec nous-mêmes au sujet de nos sources de regret et cibler nos investissements en conséquence. Si nous pouvons être aussi honnêtes avec nous-mêmes, c’est une stratégie TRÈS puissante.

Troisièmement, je pense que nous devrions reconsidérer notre approche à l’égard des stratégies de placement informatisées, c’est-à-dire utiliser les ordinateurs d’une manière anthropomorphique, où nous les traitons comme des humains plus intelligents, plus rapides, lâchés dans un vaste champ de données historiques pour chercher des modèles et des algorithmes… c’est une chasse aux bécassines. Ou du moins, je pense que nous avons extrait à peu près tout le jus de cette orange inductive que nous étions susceptibles d’obtenir. Avec la puissance de traitement massive à portée de main aujourd’hui, sans parler de la puissance de traitement accrue que l’informatique quantique apportera à l’avenir, il y a beaucoup plus à faire avec des approches calculatoires qui adoptent une stratégie plus déductive et tournée vers l’avenir.

Quatrièmement, et c’est peut-être le plus important, je pense que nous devons accepter le fait que nous n’arriverons jamais à comprendre pleinement la réalité d’un système chaotique, mais que cela n’a jamais été aussi important d’essayer. Le cerveau des abeilles et des humains est câblé pour les algorithmes. Les deux espèces voient des tendances même lorsqu’elles n’existent pas, et les deux espèces ont tendance à avoir de mauvais résultats dans des environnements où les signaux dérivés sont en proie à une incertitude de base plutôt qu’à un simple risque de base. Chaque abeille dans le monde suivra ses algorithmes câblés jusqu’à la mort. Et la plupart des humains le feront aussi. Mais les humains ont la capacité de penser au-delà de leur programmation biologique et culturelle… s’ils y travaillent.

Où perdons-nous ces bonnes personnes ? Quand ils se convainquent qu’ils ont trouvé La Réponse – soit sous la forme d’une personne charismatique, soit, plus dangereusement encore, d’une idée charismatique – dans un système chaotique où aucune réponse n’existe, un système chaotique comme les marchés, certes, mais aussi un système chaotique comme la politique.

La réponse est, par nature, totalitaire. Pourquoi ? Parce que c’est une solution générale sous forme fermée. C’est la définition technique de La Réponse, et c’est la définition pratique de la pensée totalitaire. Nous sommes bien décidés à vouloir l’algorithme global, c’est pourquoi il est si difficile d’y résister. Mais si on se soucie de la liberté, si on se soucie de la justice, si nous nous soucions de la liberté et de la justice pour tous… nous devons résister à La Réponse.

Parce qu’on a perdu assez de bonnes personnes.

Aussi sages que des serpents, aussi inoffensifs que des colombes…

W. Ben Hunt
Note du Saker Francophone
Cet article nous intéresse bien plus pour ses aspects de compréhension des systèmes complexes que pour leur application au système financier. Il est le premier d’une série de cinq qui vont s’étaler sur un gros mois.

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

 

indociles heureux …

… désobéissants du service public

Agents Pôle Emploi, gardes forestier, agents ERDF, professeurs des écoles, agents territoriaux…
Aujourd’hui ils ne reconnaissent plus les valeurs pour lesquelles ils ont choisi d’exercer leur métier.
Dans l’ombre ou publiquement, ils préfèrent désobéir plutôt que démissionner.

1ère diffusion le 24/05/2011

Reportage : Pauline Maucort – Réalisation : Julie Beressi (et Vincent Abouchar)

Bouh ! les vilains !

La Bêtise

« Bonjour je me présente à vous, je suis la Bêtise.

Mais si, vous me connaissez bien, je flatte parfois votre ego pour votre plus grand plaisir et vous êtes heureux de trouver plus bête.
Je vous l’ai dit je suis la Bêtise ne jouez pas à ce jeu avec moi car vous allez perdre, de nous deux le plus bête c’est moi.
J’ai beaucoup d’amies dont l’orgueil et la flatterie.

Vous me connaissez bien car vous m’avez élue, adulée, plébiscité et depuis de longues années vous m’élisez, je suis votre Bêtise supérieure.
Comme je ne peux pas briller par moi même alors je vous abaisse.
Tout est dans la relativité, vous comprenez, non ?

Je vous le répète je suis la Bêtise et la méchanceté est mon amie.

Vous gémissez tout le temps et réclamez de la paix et du bonheur. N’y touchez pas c’est MON bonheur.
Il faut bien que le malheur existe car sans lui comment reconnaître le bonheur ?
Le bonheur c’est pour moi, le malheur c’est pour vous, chacun sa part du fardeau.

Je vous le dis et redis, vous n’écoutez pas ou quoi ? je suis la Bêtise et le mépris est mon ami

Vous avez bien une amie vous aussi, c’est la connaissance. Comme vous dormiez, je m’en suis occupé.
Je l’ai étirée, déformée, déchirée, laissée dans le coma, sans connaissance.

La Bêtise c’est moi, la jalousie me conseille.

Activez vous, il vous faut casser plus d’œufs pour mon omelette, casser plus pour gagner plus.
Je veux plus d’omelette, j’en ai plein mes tiroirs, plein mes armoires, plein mes coffres, mais j’en veux encore, encore.
Alors cassez, et licenciez. Ne soyez pas inquiets je vous laisserez quelques miettes.

Je suis la Bêtise, la cupidité est mon amie.

Parfois vous faites des choses dont vous n’êtes pas très fières.
Pourtant il faut bien que vous le fassiez car si ce n’est vous un autre le fera.
Vous vous sentez mieux en disant cela? Oui, c’est bien, vous avez raison.
Alors allez vite coucher avec vos frères et vos sœurs avant que d’autres ne le fassent à votre place.

Je suis Bêtise la perfidie est mon amie.

Vous ne lisez plus les livres et préférez les supports volatiles ? Comme vous avez raison.
De gravé dans le marbre, on est passé à l’encre sur le papier car les écrits restent et la parole s’envole, et maintenant au volatile, j’adore.
Bêtise après bêtise, je déplacerai les virgules, je changerai les mots pour qu’ils deviennent les miens, et surtout deviennent vos maux.
Je transformerai Le loup et l’agneau en le loup et la brebis, puis en le loup et la brebis galeuse.

Jean de la Fontaine, le loup et la brebis galeuse.
Le loup vit la brebis galeuse et la bouffa avant qu’elle ne le contamina cette m…e brebis.
Vous avez bien lu, j’ai bien écrit misérable brebis.
Moralité : Vous trouvez que les livres sont trop chers, vous allez en apprendre la valeur.

Je suis Bêtise le machiavélisme est mon ami.

Je vous présente des couleuvres de plus en plus grosses et je n’y crois même plus moi même, mais vous les avalez les unes après les autres.
Je vous monte les uns contre les autres et ça marche. les clochards sous les arches de pont exposées plein nord se mettent à critiquer et à jalouser ceux exposés plein sud.

Je suis LA Bêtise, c’est moi qui définis ce qui est bien et ce qui est mal. Bien pour moi, et mal pour vous.
Ne me confondez pas avec la stupidité, ne grognez pas ou je vous materai avec mes forces. Quelles forces ?
Mais celles que VOUS payez pour ME servir.
Les temps sont difficiles aussi plus de carottes je vous ferai marcher avec le bâton et le bâton puisque que vous ne croyez plus au bonheur que je vous présente, celui qui est inatteignable à l’horizon.
Vous me lassez, j’en suis fatigué mais je vois que je vous lasse aussi.
Alors cessez de lire ce miroir il ne fait que renvoyer votre image. Vous voulez me remplacer ?
N’hésitez pas changez moi, mais vous aurez toujours une bêtise en face de vous.
Vous êtes mes jouets et vous êtes tout cassés par la vérité, écaillés par le savoir il faut que je finisse de les casser, il en restera bien assez pour tout recommencer.

N’oubliez pas, je suis la Bêtise. »

Texte anonyme glané par hasard. Merci à l’auteur

La créativité (Eckhart Tolle)

Le sujet d’aujourd’hui semble être… la créativité. Bien sûr, on ne sait jamais ce qui va en sortir ! Il y a une dimension particulière où la créativité émerge. C’est un peu comme la mèche qui brûle, la flamme. Sa nourriture est l’huile. Pensons à une lampe à huile. Vous êtes la flamme. Ajoutons en passant que toutes les analogies sont limitées. C’est juste une approximation pour vous permettre de sentir ce qu’est cet endroit. Vous êtes donc la flamme et vous pouvez sentir le chemin jusqu’à la source même – la mèche qui vient du récipient qui contient l’huile – en vous-même. L’endroit est la source. Donc, si quelque chose est nouveau, une chose qui est créative, cette chose dégage le parfum de la source. Laissons maintenant l’image de côté.

Et d’une certaine manière, même si les humains sont encore beaucoup identifiés à leur mental, beaucoup d’entre eux sont touchés en voyant, en entendant quelque chose qui vient de ce niveau plus profond ou en étant en contact avec cela de quelque manière que ce soit. Ce peut être une oeuvre d’art, un morceau de musique, simplement quelqu’un qui s’exprime et dont la parole émane de ce niveau plus profond ou quelqu’un qui a le sens de l’humour.

Même l’humour spontané est déjà une forme de créativité : voir tout à coup quelque chose qu’on ne verrait pas normalement, un lien entre deux choses apparemment non reliées. Vous faites subitement le lien et tout le monde rit. Certaines personnes ont ça. Certaines personnes ont une fois ou l’autre un petit domaine dans lequel ils peuvent exercer leur créativité et cela peut suffire pour vous épanouir, vous apporter un revenu pour le reste de votre vie et faire de ce talent votre contribution au monde.

Par exemple, les grands comiques qui font du stand-up, qui se produisent en solo ont ce talent. Tout ce qu’ils disent n’est évidemment pas forcément spontané, mais quand ils préparent leur spectacle, ils doivent être créatifs. Je ne sais pas s’il y a quelqu’un ici qui a essayé de faire du stand-up, c’est difficile ! Beaucoup essaient. C’est dur d’être drôle. Mais certains ont le truc et c’est étonnant d’avoir ce talent !

Le sens de l’humour est quelque chose qui vient spontanément. C’est être en contact avec ce pouvoir. C’est merveilleux d’être capable d’avoir ce contact et sentir le pouvoir qui de là jaillit dans le monde. Pour ce faire, bien sûr, il vous faut une sorte de véhicule, parce que le pouvoir doit s’écouler dans une forme ou dans une autre. Vous pouvez aussi contacter cet endroit à l’intérieur sans que cela se manifeste de façon créative, parce que vous n’avez pas développé un véhicule à cette fin, peut-être pas encore.

Le pouvoir même qui engendre la créativité peut bien sûr se manifester aussi de différentes manières qui ne seraient pas considérées comme de la créativité. Cela pourrait être un pouvoir de guérison qui devient effectif quand vous entrez en relations avec les autres, de la guérison au sens large, non pas seulement la guérison physique. L’endroit même où la créativité émerge… – Si vous n’avez pas d’instrument… – Vous ne deviendrez pas du jour au lendemain un grand musicien si vous n’avez jamais touché d’instrument, même si vous contactez cet endroit en vous.

Je ne vais pas d’un coup devenir… – Sous prétexte que je peux toucher cet endroit et être contacté à cet endroit, cela ne se manifestera pas dans mon cas sous la forme d’une grande découverte scientifique. Le véhicule n’y est pas préparé ; mon mental n’y est pas préparé. Il ne fonctionne même pas de cette façon. S’attendre à ce que je suggère la théorie des champs unifiés à laquelle Einstein n’est pas parvenu… – après la théorie de la relativité, Il a essayé le reste de sa vie à la développer. Je ne vais rien proposer dans ce sens, c’est tout à fait improbable. Le véhicule n’a pas été préparé pour cela.

Je ne vais pas devenir un grand pianiste, parce que je ne sais pas jouer du piano. Aussi profond que j’aille à l’intérieur, cela ne prendra pas ce chemin. Un grand sportif ? Non. Abstraction faite de mon âge, On doit préparer le véhicule pour la créativité. J’y reviendrai peut-être dans un moment, ça pourrait être important, mais ce qui est plus important encore, c’est l’endroit, être capable d’aller à l’intérieur à cet endroit de quiétude extrêmement vivante d’où émerge la créativité. Vous pouvez aller là et s’il n’y a pas de véhicule, cela ne s’exprimera pas sous une forme de créativité, sous une forme conventionnelle de créativité, mais cela peut en fait s’exprimer sous des formes différentes.

Je viens d’en mentionner une, laquelle est une radiation dans toutes les interactions humaines, une radiation de… – c’est difficile d’expliquer, mais vous pouvez le sentir quand vous rencontrez une personne qui est présente au moment de l’interaction. Il y a une fréquence d’énergie différente qui opère et c’est de la guérison. C’est quelque chose qui est complètement sans forme et qui ne requiert donc pas un véhicule préparé antérieurement. Vous pouvez simplement être et l’être émane alors de vous. C’est excellent. C’est là ce que peut être votre contribution, où que vous soyez.

Disons que vous avez un travail relativement inintéressant, mais vous êtes en contact avec des gens. Cela s’écoulera dans ce que vous faites et imprègnera ce que vous dites ou donnez à autrui. Même si vous occupez l’emploi le plus simple, comme à un poste de péage sur un pont. Toutes les quelques secondes, une voiture s’arrête et il vous faut dire : « 2 euros, s’il vous plaît ! Merci ». Eh bien, c’est là encore une occasion que vous pourriez utiliser. J’ai vu une fois quelqu’un qui dégageait une forte présence en disant « 2 dollars » et en rendant la monnaie : « Bonne journée ». Il y avait plus que les mots, il y avait une véritable présence. Et tous les gens qui passaient près de lui étaient touchés.

Donc, où que vous soyez, vous contactez cet endroit et le rayonnement se produit Même sans véhicule, le rayonnement naturel. Ou ça pourrait être canalisé vers un véhicule particulier. Chez un scientifique, la créativité est relativement rare. La plupart des scientifiques sont des chercheurs et travaillent de façon analytique. Or, les idées créatrices proviennent toujours d’un endroit qui va au-delà de l’analyse intellectuelle, mais il faut préparer d’une manière particulière le véhicule qu’est le mental.

J’ai lu que des chercheurs avaient constaté… – Non, ils n’avaient pas vraiment atteint le niveau le plus profond, Mais ils avaient constaté que, pour parvenir à la maîtrise de quelque chose, on avait besoin de dix mille heures de pratique – c’est une moyenne – dans quelque domaine que ce soit, le sport, la science, la musique ou autres. Dix mille heures de pratique préparent le véhicule. Cela ne veut pas dire, si vous avez vos dix mille heures de pratique, que la créativité va jaillir automatiquement. Il se peut que vous continuiez simplement de pratiquer encore et encore.

Mais quand vous en êtes là, le véhicule est prêt et il arrive parfois – pour beaucoup, cela arrive sans même qu’ils en soient conscients – il arrive qu’il y ait une percée d’un niveau plus profond et ce que vous faites alors n’est pas seulement techniquement bon –certes, après dix mille heures de pratiques, on est probablement très bon au niveau technique dans ce qu’on fait, mais c’est insuffisant pour avoir la maîtrise dans n’importe quelle matière. Il y a alors la possibilité, s’il y a l’état de conscience nécessaire, une ouverture à la présence, que le véhicule soit investi de pouvoir et que cela imprègne alors ce que vous faites. Et soudainement, c’est la maîtrise.

J’ai lu dans le livre… – Je crois que le titre était « Outliers ». Il n’est pas vraiment allé au niveau le plus profond de ce qu’est la créativité en réalité. Il a seulement examiné la surface, les dix mille heures de pratique. Les Beatles disaient, par exemple, qu’ils étaient devenus… – leur âme est toujours vivante aujourd’hui, parce qu’ils avaient cette qualité de vie et quand ils jouaient dans des petits bars à Liverpool et à Hambourg… – À Hambourg, ils avaient apparemment un contrat qui les obligeait à jouer tous les jours des heures et des heures dans des petites caves à bières miteuses et des bars. De cette manière, ils ont accumulé dix mille heures de pratique. À l’époque, ils n’étaient pas encore remarquables. La percée s’est faite ensuite. Il y a dans le livre différents exemples de ce genre.

Il arrive finalement que ce que vous produisez, que ce soit de la musique, de l’art, tout autre chose, ait une qualité qui est reconnue même par les gens qui ne sont pas eux-mêmes créatifs. Quelque chose est intéressant : si vous écoutez de la musique, par exemple au restaurant… – On était au restaurant hier soir et il y avait une musique de fond bruyante comme c’est courant de nos jours et il n’y avait rien dans cette musique à quoi on aurait pu répondre. La plupart des chansons disparaissent après quelques semaines de succès et plus personne ne les écoute jamais. Très peu de morceaux de musique durent et ceux-ci sont joués un an plus tard, cinq ans plus tard, dix ans plus tard, vingt ans plus tard et les gens y sont toujours sensibles.

La même chose s’applique à beaucoup d’œuvres littéraires et autres. Un nombre colossal de livres sont publiés, un nombre colossal ! J’ai parlé à un éditeur qui m’a dit que la plupart des livres publiés restent quelques mois en librairie et disparaissent ensuite. Personne n’en entend plus jamais parler. C’est le cas pour 95 % des livres ou même plus. Et quelques livres restent, il y a une raison. Les humains reconnaissent cette qualité… Il y a une qualité qui ne peut échapper. « Qualité » est peut-être le mot important ici.

Il y a une qualité qui ne peut échapper dans ce qui émerge de cet endroit le plus profond et cette qualité est également présente dans la manière sans forme que vous manifestez… Vous n’avez pas de véhicule, vous manifestez simplement la conscience ou la présence qui apporte de la qualité dans toute relation. Maintenant, il faut que vous ayez un ressenti de ce qu’est cette qualité plutôt que d’essayer de la comprendre par le biais de l’intellect. C’est la qualité de votre présence. C’est même la qualité de vos actions. Qualité veut dire qu’il y a la conscience qui imprègne ce que vous faites. Il y a alors de la qualité dans ce que vous faites.

On ne peut pas l’expliquer davantage, vous devez voir ce que c’est. Quand on accorde de l’attention à un autre être humain, Il y a tout à coup de la qualité dans la relation, la qualité de l’attention consciente. Quand vous êtes simplement en relation par le biais du mental conceptuel, il y a une absence de qualité, une fréquence d’énergie complètement différente entre les êtres humains. Si vous touchez la présence, vous incarnez cette qualité. Et même si vous n’avez pas de véhicule, vous êtes, vous incarnez cette qualité.

Et c’est quelque chose que les gens reconnaissent parfois chez l’enseignant spirituel, la qualité de sa présence, et c’est à quoi ils répondent. C’est pourquoi ils viennent. Le contenu est toujours secondaire, ce que l’enseignant dit. Ce qui est le plus important, quoi que dise l’enseignant, c’est la qualité de cette conscience. Maintenant, le fait que vous reconnaissiez cette qualité chez autrui veut dire que vous l’avez aussi. Il y a encore beaucoup d’humains qui ne seraient pas attirés par un enseignant spirituel, parce qu’ils ne reconnaissent pas ce qui est là. Ils n’y ont pas accès. Beaucoup y ont accès, mais ne croyez pas que cela se trouve seulement chez cette autre personne.

Pourquoi êtes-vous capables de reconnaitre la présence chez autrui ? . . . Parce que seule la même fréquence en vous peut la reconnaître en autrui. Et c’est une chose merveilleuse quand vous êtes attirés par un enseignement spirituel. Cela pourrait également prendre la forme d’un livre. Vous reconnaissez alors la vie ou la qualité qui se trouve là. Pourquoi est-ce que vous la reconnaissez ? Parce que c’est déjà vivant en vous, peut-être pas encore aussi pleinement, mais cette présence est déjà vivante en vous.

Et c’est la manière dont l’art véritable peut avoir une fonction spirituelle, parce qu’il peut éveiller cela quand l’oeuvre d’art contient une qualité qui ne peut échapper bien que l’artiste puisse ne pas incarner les qualités dans tous les domaines de sa vie. L’artiste peut n’incarner la qualité que dans cette petite sphère de son art. Et quand il s’écarte de son art, il peut être aussi inconscient que n’importe qui d’autre, parfois même plus, pas toujours, mais ça peut arriver. Et quand il retourne à son art, le changement se produit immédiatement : . . . et le pouvoir s’écoule.

Je précise bien sûr que ce pouvoir peut être dans votre vie, non pas seulement dans un petit domaine, mais de façon continue. Votre vie peut être imprégnée de cette qualité qui est là quand vous n’êtes pas identifiés aux formes, à savoir les formes-pensées, le mental humain, identifiés à cela, parce que la qualité est la manifestation du sans-forme, le sans-forme, la conscience elle-même qui circule dans le monde de la forme à travers vous. C’est presque paradoxal, parce que le mental pourrait dire : « Comment le sans-forme peut-il circuler dans le monde de la forme ? ». Or, il le fait. Il circule dans les formes.

Il y a une sorte de processus et de travail de sélection et habituellement… il y a des exceptions, mais habituellement, les choses persistent quand elles le méritent, quand elles ont cette qualité… Une oeuvre d’art par exemple. Mais il y a des œuvres d’art qui peuvent être en avance sur leur temps et peuvent être découvertes après la mort de l’artiste. Soudainement, la qualité est reconnue, Mais du vivant de l’artiste, personne ne l’avait vue. Il y a beaucoup d’exemples de cela. Il y a des grands artistes qui n’ont jamais vendu la moindre toile dans leur existence, qui sont morts dans la pauvreté. Ils moururent et 20 ans, 30 ans, 50 ans plus tard, les gens se sont tout à coup exclamés : . . . Certes, c’est un peu tard pour eux.

Donc, le reconnaître indique que c’est en soi. La qualité peut donc être indirecte, comme investie dans un morceau de musique, dans une oeuvre d’art, voire dans quelque chose qui est écrit, ou elle peut être directe. En rencontrant un être humain qui incarne cet état, vous avez un contact direct avec la qualité. Si vous la reconnaissez… – non pas que vous soyez capables de la définir intellectuellement, parce que vous ne pouvez pas le faire en réalité – vous reconnaissez qu’il y a là quelque chose et cette reconnaissance implique déjà un degré accru de vigilance. C’est une sorte d’écoute, comme une écoute, une attention vigilante.

L’erreur qui se produit parfois à ce stade, c’est que le mental interprète mal ce qui a lieu et déclare : « Cela vient exclusivement de cette personne ». Et vous vous attachez donc à une forme particulière, par exemple un enseignant spirituel. Le mental peut même dire : « Il est le seul, elle est la seule sur la planète qui ait cela, je suis son disciple et tous les autres ont tort ».

Il peut même arriver, chez un enseignant qui incarne la qualité, que le mental à un certain point puisse revenir, plus particulièrement si l’enseignant est entouré de disciples qui croient qu’il ou qu’elle est l’unique ou le seul, la seule. Bien sûr, il est l’unique, mais non pas le seul. Vous êtes aussi l’unique. Le mental fait donc une mauvaise interprétation. Même la personne qui incarne cela, peut après un temps croire qu’elle est plus spéciale que les autres. Et si vous allez auprès d’un enseignant que vous entendez dire « il y a beaucoup de grands maîtres, mais je suis le plus grand », vous savez alors que l’identification à la forme est revenue. Habituellement, c’est là où peu à peu le pouvoir de l’enseignant commence à s’affaiblir.

Il est donc important de ne pas mal interpréter les choses. Vous n’avez pas besoin de voir une supériorité – Même en pensant à un grand génie s’il s’agit d’une oeuvre d’art – de vous dire que la personne qui a créé l’oeuvre d’art doit être supérieure. Le mental humain dit qu’il y a des humains supérieurs. Cela peut être de grands scientifiques… Les plus grands êtres humains supérieurs. Et parfois, on leur élève un monument, un grand monument. Bien sûr, c’est encore une mauvaise interprétation, parce que la personne n’est pas responsable de la création. La création s’est produite, parce que la personne est devenue transparente au pouvoir ou à la lumière de la conscience elle-même. Donc, dire qu’il l’a fait n’est pas vraiment exact. Cela s’est produit à travers lui (ou elle). Non, ce n’est pas qu’il l’ait fait, qu’elle l’ait créé. Il (ou elle) a été capable d’être une ouverture pour cela.

Quoi que vous fassiez quand la présence émerge, vous commencez à sentir le pouvoir qui est là, en vous, mais ce n’est pas le vôtre, parce que rien n’est vôtre. Pourquoi rien n’est vôtre ? Parce qu’il n’y a pas vous et le pouvoir. Vous n’en êtes pas séparés, vous l’êtes. Donc, vous ne le possédez pas. L’illusion de la séparation s’efface.

Il est très important, alors que nous sommes assis ici, de sentir ce dont je parle en ce moment. C’est pourquoi nous sommes ici. Au-delà de votre mental, au-delà des émotions, il y a un champ de vie et de pouvoir, en vous. C’est partout, mais c’est là que vous le sentez, c’est en vous. Cela n’a pas de forme, mais cela peut s’écouler dans une forme et vous devez le connaître dans son aspect sans forme. Cela veut dire contacter la quiétude extrêmement vivante à l’intérieur, à savoir connaître le pouvoir dans son aspect sans forme. Et s’il devait s’écouler dans une forme, ce qui pourrait être une simple chose comme dire quelque chose d’inspirant ou de profondément significatif à un autre être humain qui a besoin à ce moment-là de ces paroles, cela veut dire que le pouvoir a pris une forme, s’est écoulé dans cette forme, et c’est alors un pouvoir manifesté.

Mais il est important de rester continuellement en contact avec l’aspect sans forme de ce pouvoir. Et connaissez-le directement, non pas comme quelque chose que vous acquérez ou que vous atteignez, mais qui est intrinsèquement un avec qui vous êtes en essence. Il n’y a donc pas le pouvoir et moi. Il n’y a pas de dualité. Même dire « j’utilise » ce pouvoir » -nous pouvons le dire au niveau de la réalité superficielle, parce que nous utilisons le langage, Mais cela n’est même pas vrai ultimement, parce qu’il y a plus d’intelligence en ce pouvoir que dans votre mental. Donc, plutôt que vous l’utilisiez, il vous utilise et il veut vous utiliser, parce qu’il fait partie de l’évolution de notre planète. Il veut s’éveiller sous cette forme dans ce monde.

Donc, la plus belle chose pour vous, dans votre vie quotidienne, c’est de sentir votre retour à cette quiétude extrêmement vivante qui est le pouvoir dans son aspect sans forme, laquelle est maintenant tandis que nous sommes assis ici. Elle est ici présente. C’est bien sûr plus facile à faire – ce n’est pas faire, mais on utilise le langage – c’est plus facile d’embrasser cela dans un groupe avec quelqu’un qui maintient la présence que de le faire peut-être au bureau ou à la maison dans un environnement bruyant. C’est donc pourquoi nous le faisons ici.

La seule manière dont cela se manifeste ici, c’est à travers les paroles. Le reste est le sans-forme dans ce champ d’énergie en vous. Tous les grands enseignants ont indiqué cette même chose. Que cela s’écoule ou non dans une forme définie est vraiment secondaire. Ou si vous continuez simplement de faire ce que vous faites, La façon de le faire change, non pas ce que vous faites. Il peut aussi arriver que le pouvoir change complètement votre vie. Vous devez voir ce qu’il fait. Il vous libère du faux sentiment d’identité. Cela concerne ce que le mental vous dit à votre sujet et au sujet des autres.

Qui suis-je ? Je suis ceci, le pouvoir silencieux et je ne peux pas être défini. Pour me connaître moi-même, je n’ai pas besoin de me définir avec des concepts. Je peux me connaître directement en étant éveillé à ce pouvoir qui est la quiétude extrêmement vivante à l’intérieur.

C’est donc magnifique : de la même façon, pour connaître les autres véritablement, vous n’avez pas besoin de les définir avec des mots ou des concepts. Vous n’en avez pas besoin pour les connaître en leur essence. Vous les connaissez par votre propre présence qui traverse les couches de leur mental et de leurs émotions qui sont habituellement confondues avec qui est l’être humain. Donc, vous percez, le pouvoir en vous perce, pour ainsi dire, traverse les barrières en l’autre que sont ses couches mentales et émotionnelles, et cela éveille la même chose en l’autre et qui attend d’être éveillé.

Chez tous les êtres humains… – bien que chez certains la densité est encore telle que vous pouvez parfois la sentir en étant assis en face d’eux. Il n’y a pas encore d’éveil, parce que les couches mentales et émotionnelles sont trop denses. Cela arrive aussi. Mais dans beaucoup de cas, l’éveil se produit à travers vous. Donc, votre fonction à partir de maintenant – pour beaucoup d’entre vous, c’est déjà votre fonction depuis un certain temps – c’est d’éveiller… – en premier lieu bien sûr, vous devez être connecté à cela, faire un avec cela autant que possible dans votre vie, mais votre fonction en ce monde est alors de l’éveiller chez les autres. Cela se produit automatiquement simplement en l’incarnant.

Cela veut dire que tout ce que vous faites dans la vie (votre travail, vos diverses activités…) est d’importance secondaire. Ce qui est de première importance, c’est la façon dont vous faites ce que vous faites et non pas ce que vous faites. La façon de faire implique l’état de conscience qui se trouve derrière le faire. C’est le comment. Et c’est d’une importance bien plus capitale que ce que vous faites.

Vous commencez donc en pratiquant, en étant cela immédiatement et non pas en disant : « Ok, il faut que j’attende des circonstances meilleures dans ma vie pour que je puisse pratiquer le fait d’être présent ». Non, c’est un report, ça pourrait prendre longtemps et vous pourriez ne jamais y arriver, parce que la vie continue de vous lancer des défis.

Donc, chaque défi peut être une excuse : « Ok, je n’ai pas le temps Pour être présent maintenant », ce qui veut dire en réalité « Je n’ai pas de temps pour le maintenant, parce que je suis trop occupé. Si seulement j’avais plus de liberté pour pratiquer ! Si seulement j’avais assez d’argent pour aller dans une station thermale où l’on bichonnerait mon corps, où je pourrais m’étendre dans l’eau recouverte de pétales de rose, dans des senteurs délicieuses, être massé avec les huiles les plus exotiques et accompagné de musique agréable ! Alors seulement, je pourrais vraiment pratiquer le fait d’être présent ».

C’est loin d’être garanti. Il est plus probable que vous vous endormiez. Or, si des choses se passent mal dans votre vie – précisons que « se passer mal » est une autre expression pour le mot « défi  » – si des choses se passent mal dans votre vie – peu importe dans quel domaine – c’est en fait la meilleure occasion pour pratiquer la présence, de loin la meilleure. Donc, les circonstances les moins favorables sont en réalité plus adaptées que les circonstances favorables en apparence.

Autrement dit, Pour le dire encore plus platement, les mauvaises choses sont spirituellement meilleures pour vous que les bonnes choses. Une fois que vous savez cela, elles ne sont plus mauvaises, parce que les mauvaises choses ne sont mauvaises que tant que vous ne savez pas qu’elles sont en réalité plus avantageuses que les bonnes choses. Elles ne sont mauvaises que parce que votre mental les juge ainsi. « Rien n’est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l’on en pense », a dit Shakespeare quelque part.

Maintenant, il vous faudra le constater La prochaine fois que vous avez l’impression que quelque chose de mauvais vous arrive. Commencez peut-être avec des petites choses : un retard à l’aéroport à cause des cendres volcaniques – « C’est épouvantable, c’est terrible, passer trois jours à l’aéroport, être allongé là, dépenser tout son argent, la compagnie aérienne qui ne paie pas d’hôtel, etc. Ok, c’est horrible !

Ou d’autres gens en Europe qui ont été en voyage pendant deux ou trois jours pour essayer de trouver un aéroport en service. Une chose tout à fait étrange ! Mais j’ai lu dans le journal que certains avaient dit : « D’un coup, voyager est redevenu intéressant ». Ces gens ont abandonné la définition « c’est mauvais » et ils ont suivi le cours du moment présent. En fait, ils ont vécu une aventure et toute leur vie, ils se rappelleront cette aventure où les avions ne volaient plus, où il leur avait fallu traverser des pays en bus, en train pendant des heures et des jours d’affilée. Et d’autres étaient probablement restés très énervés à propos de tout cela.

Donc, « mauvais »… les gens qui sont encore inconscients ne peuvent pas séparer l’événement de leurs interprétations mentales concernant l’événement considéré comme mauvais ou quels que soient les mots utilisés pour le décrire. Cela veut donc dire qu’il y a de l’inconscience. La façon mentale et émotionnelle dont vous interprétez l’événement qui se passe autour de vous ou la circonstance dans laquelle vous vous trouvez. L’événement ou la circonstance ne font qu’un. Par exemple, vous dites : « Une chose horrible vient de m’arriver ». Ok, vous n’avez pas séparé la chose du « horrible ». Vous avez assemblé la définition mentale, Le jugement et l’événement, et pour vous, il n’y a plus qu’une seule chose, une chose horrible. Non, il y a la chose et il y a le jugement « c’est horrible ». « C’est horrible », c’est une pensée ; la chose est telle qu’elle est.

Maintenant, une fois que vous avez la pensée « c’est horrible » qui est complètement confondue avec la chose, vous avez alors la réaction émotionnelle à la pensée. Elle constitue une couche qui s’ajoute à « c’est horrible ». Il y a donc deux couches de « c’est horrible », l’une est la pensée et l’autre est la réaction physique à la pensée, qui est l’émotion. Et vous les mélangez ensuite avec l’événement, remuez bien et ensuite, ils ne font plus qu’un. Et de cette façon, toute leur vie, des gens se trouvent dans des situations horribles, sans jamais réaliser qu’il y a là ce qui est, dans l’instant, les circonstances, l’événement, la situation dans laquelle ils se trouvent et qu’il y a ici leur jugement mental et leur réaction émotionnelle à ce sujet.

La séparation ne se fait jamais. Et du fait d’un schéma mental réactionnel, le mental croyant à tort que « si je me plains assez, les choses finiront par aller mieux », sans réaliser même après 50 ans de plainte que cela ne marche pas… – Je pense que ce schéma a pu se mettre en place dans l’enfance, pour pas mal de gens. Quand les enfants pleurent assez, ils obtiennent l’attention de leurs parents. Cela peut être une raison pour laquelle le schéma se développe. L’enfant apprend à travers cela que s’il pleure suffisamment, s’il fait des caprices, il aura de l’attention ou même ce qu’il veut : « Il faut juste que je fasse assez de bruit ! ». Ok !

Cela devient un schéma. Le schéma mental est alors : « J’ai juste besoin d’être assez malheureux et Dieu me donnera finalement ce dont j’ai besoin ». Et même les gens qui ne croient pas en Dieu ont ce schéma. Donc, il y a toujours un Dieu quelque part. Il y a une représentation paternelle ou maternelle et la croyance inconsciente : « J’ai juste besoin d’être malheureux, de le lui montrer et quelque chose changera ». Et malheureusement ou heureusement, ça ne marche pas bien sûr. Mais il y a beaucoup de gens en ce monde qui ne le réalisent jamais. Et même peu avant la mort, ils se plaignent encore : « La nourriture n’est pas bonne ». Ils ne réalisent jamais qu’il y a d’une part ce qui est, qui est neutre, et de l’autre leur interprétation de ce qui est, qui est le mental.

Mais une fois que vous pouvez séparer les choses, vous êtes libres. Vous pouvez voir : « Oh ! c’est juste ce qui est. Ici, je suis en rade à l’aéroport ou à l’arrêt de bus. Ici, je suis allongé dans mon sac de couchage quelque part dans un coin. C’est juste ce qui est. Pourquoi ai-je besoin d’y ajouter de la peine en le définissant d’une certaine manière et en attendant la réaction émotionnelle qui correspond à mes jugements. « C’est mal », dit le mental et arrive alors l’émotion. Et l’émotion provoque d’autres pensées : « C’est vraiment mauvais », ce qui provoque plus d’émotions. Et ce faisant, rien ne change. Vous vous trouvez donc dans une situation horrible… dans votre mental. Vous retrouvez la liberté en réalisant que la situation est neutre. La peine est ce que je lui ai surimposé.

Une fois que vous avez vu le mécanisme, vous pouvez vraiment pratiquer. La prochaine fois que quelque chose ira mal… – la vie étant comme elle est, vous n’aurez pas à attendre longtemps – la prochaine fois que quelque chose n’ira pas, vous pourrez voir qu’il y a ce qu’il y a. La réaction se reproduira peut-être, parce que c’est tellement habituel, mais immédiatement après qu’elle se soit produite, vous pourrez dire : « Oh, il y a eu la réaction et voici en fait la situation ».

Vous commencez à jongler, à jouer un peu avec les choses : « OK, puis-je maintenant permettre d’être présent à cet événement, à cette situation, à cette circonstance, et puis-je simplement observer le jugement mental comme n’étant qu’un jugement ou puis-je même peut-être l’abandonner ? ». Si vous pouvez observer le jugement comme n’étant qu’un jugement, vous vous en êtes déjà écarté un peu. Vous ne croyez plus en la réalité ultime de votre jugement. Et vous en sortez complètement quand vous pouvez vous dire : « En fait, je n’ai pas besoin du jugement, parce qu’il n’ajoute à la situation rien d’autre que la peine ».

Maintenant bien sûr, le soi construit de façon mentale se développe là-dessus, le soi égoïque qui est basé sur l’identification avec la pensée et sur l’identification avec l’émotion. Il se nourrit de la peine. Plus vous êtes en peine et plus il se renforce, comme l’incroyable Hulk . . . mais ce n’est pas nécessairement la colère, cela peut être autre chose. Cela pourrait être la victime terrible des circonstances et d’autres personnes. Mais cela renforce le… cela peut même être une contraction dans tout le champ d’énergie physique . . . ces choses horribles qui m’arrivent toujours !

Et vous pouvez alors vous plaindre. Et tout est pris personnellement, comme une insulte personnelle : la circulation pénible, les mauvais automobilistes qui me font une queue de poisson, à moi ! Un mauvais automobiliste qui vous fait une queue de poisson n’est rien de plus qu’une rafale de vent. C’est une force inconsciente de la nature. Mais le mental personnalise la chose : « il me le fait à moi ! ». Certaines personnes le font même avec le mauvais temps, mais moins qu’avec les gens inconscients. Mais c’est au fond la même chose.

Donc, soyez là quand cela arrive et pratiquez alors le fait d’être libre. En le faisant pour la première fois… – Vous vous retrouvez dans des circonstances que le mental aurait normalement étiquetées comme mauvaises et voici que vous vous dites : « Eh bien, c’est comme c’est » et d’un seul coup, vous n’y voyez plus rien de mauvais. Le mauvais n’était qu’une pensée. En réalité, ça veut dire que vous êtes là non réactif, et c’est à ce moment-là également qu’arrive le pouvoir, parce que l’état réactionnel le bloquait. Quand vous n’êtes pas dans la réaction, Le pouvoir se met à s’écouler. Vous êtes vraiment avec ce qui est et le pouvoir s’écoule à travers vous.

C’est une autre façon d’être là, d’être présent, ne pas réagir aux choses, aux événements, aux circonstances. Être non réactif vous met en contact avec le pouvoir. Et quand vous êtes en contact avec le pouvoir, il peut se manifester d’une manière ou d’une autre. Beaucoup de gens ont constaté dans leurs propres expériences qu’en se mettant à vivre de cette façon, les soi-disant mauvaises situations changeaient rapidement pour le mieux, soit parce qu’ils pouvaient vraiment apprécier ce qu’avant ils appelaient « mauvais » (simplement aller avec), soit du fait d’aller avec, la situation se redressait et changeait.

En fait, vous invitez des circonstances utiles en allant avec ce qui est au lieu d’aller contre. En fait, vous invitez l’intelligence qui sous-tend toute la création de l’univers à travailler pour vous, à vous aider. Tout à coup, vous remarquez que quelque chose d’utile se présente . . . parce que vous étiez ouvert, présent. Cela ne peut pas arriver quand vous êtes dans la réaction. C’est donc une chose merveilleuse… – C’est une pratique qui ne requiert aucune condition préalable, parce qu’heureusement, il y a tout le temps des choses qui ne vont pas, mais une fois que vous réalisez cela, Il n’y a rien qui n’aille pas. Rien ne va pas en réalité, ce n’était que le mental incapable d’être avec ce qui est.

Donc, voici la pratique de chaque jour, dans votre vie, attendez que la prochaine chose arrive, le prochain petit défi ou un gros défi, et utilisez-le alors : pas de jugement mental – ou s’il arrive si vite, vous pouvez le relâcher ; vous réalisez : « Oh, il y a là un jugement ». Séparez toujours les choses : il y a ce qui est et il y a mon interprétation à ce sujet. Est-ce que je vais en faire une seule chose ? Non. Est-ce que je veux conserver cette interprétation ? Est-ce qu’elle apporte quelque chose d’utile ? Non. Vous lâchez prise et soudainement, vous faites véritablement face à ce qui est. C’est l’intelligence.

Finalement, vous pouvez considérer que tout le reste n’est que folie, stupidité. Vous pouvez avoir deux doctorats en philosophie et demeurer complètement stupide dans votre vie quotidienne. Cela n’a rien à voir avec votre instruction en quoi que ce soit. Le monde est rempli de gens hautement cultivés qui restent piégés par ces schémas négatifs. Vous n’en avez pas idée !

Ce fut récemment le cas d’une femme qui a tué plusieurs de ses collègues à l’université en Louisiane ou en Alabama, qui était largement reconnue comme douée pour les études. De la même façon, elle était complètement emprisonnée dans son mental et son champ émotionnel au point que son mental et son champ émotionnel lui faisaient dire : « Ces gens sont horribles, ils ne m’ont pas titularisés, je vais les… ». Elle était complètement incapable de voir : « Ça, c’est ma réaction et ça, c’est ce qui est ». C’est un cas extrême.

Donc, les doctorats ne sont d’aucune aide. La véritable intelligence, c’est amener cela dans sa vie. Ce n’est pas l’intelligence appliquée au QI qui est relativement insignifiante. Voulez-vous que votre vie soit dirigée par l’intelligence ou voulez-vous perpétuer la stupidité humaine qui est aussi la souffrance ? Un autre terme pour « la stupidité », c’est « la souffrance auto-infligée », « la souffrance inconsciente auto-infligée ».

Vous utilisez donc les situations, les gens, les réactions des gens, les gens qui essaient de vous faire réagir, les corps de souffrance, le comportement des gens : ils ne se comportent pas comme ils devraient, ils ne devraient pas faire ça, elle ne devrait pas faire ça, ils devraient… Pourquoi est-ce qu’ils ne… ? Pourquoi est-ce qu’elle ne… ? Tout cela n’est que bagage inutile. Le bagage inutile peut devenir très lourd dans le mental. Vous le promenez avec vous, vous disputant, vous plaignant, racontant des histoires, à vous-mêmes et aux autres : pourquoi les choses sont si mauvaises, l’injustice avec laquelle vous traitent les circonstances et les autres.

Et dès l’instant où vous relâchez ce schéma, la présence émerge. C’est alors que vous amenez la créativité en traitant les diverses situations. Cela se produit automatiquement. Quand vous n’êtes plus dans la résistance, la véritable intelligence est la véritable créativité. Vous n’avez donc pas besoin de devenir un artiste, ni de peindre la plus belle toile. Ce qui est beaucoup plus important que cela, c’est l’être humain qui devient sensé. Cela ne me dérange pas s’il n’y a plus de tableaux, ni autres œuvres d’art. Si les gens deviennent sensés, ce sera la plus grande oeuvre d’art, non pas qu’ils ne produiront plus de toiles, mais la chose la plus fondamentale, c’est le bon sens qui émerge en l’être humain. Il peut alors être créatif, parce que l’intelligence s’écoule dans sa vie et la transforme. En premier lieu, cela supprime la peine. . . . C’est déjà suffisant !

Supprimer la peine, c’est bien sûr une façon négative de dire les choses. Quand la peine est supprimée, ce qu’il reste, c’est la vie, la joie, la gratitude pour ce qui est, l’alignement avec le moment présent tel qu’il est, le fait d’accepter les autres humains indépendamment de leurs comportements. C’est là où ils en sont pour l’instant. C’est ce qui est.

S’agissant de la créativité, la chose principale est qu’elle s’écoule dans votre vie et peu importe en quoi d’autre, dans de la musique remarquable, en peinture, une oeuvre littéraire, une belle sculpture, toute autre chose que vous faites. C’est excellent aussi, mais la chose principale… – Même les plus grands artistes ne savaient pas cela. Beaucoup étaient malheureux dans de nombreux domaines de leur vie dès l’instant où ils ne créaient pas. Donc, la toile de votre oeuvre d’art, c’est votre vie quotidienne.

Source : http://messages.terrenouvelle.ca

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Nécessité de la Désillusion

Timothy C. TrepanierSource ici : Sott.netTraduction SOTT – mar., 24 avr. 2012 08:49 CEST

Rien n’est plus triste que la mort d’une illusion. ~ Arthur Koestler

Notre plus grande illusion est de croire que nous sommes ce que nous pensons être. ~ H.F. Amiel

Si nous savions ce qu’est l’Illusion, nous saurions par opposition ce qu’est la Vérité. Et la Vérité nous affranchirait. ~ Boris Mouravieff

L’expérience de la désillusion est de celles qui sont communes à tous. On peut dire à coup sûr qu’à un moment ou un autre, chaque être humain a fait l’expérience de croire en quelque chose qui au final s’est avéré faux. Le choc initial qui survient lorsque sa propre perception du monde s’avère ne pas concorder avec les faits bruts de la réalité peut aller de la légère déception au sentiment d’un traumatisme psychologique écrasant, et toute la gamme entre les deux.

Quel que soit le degré de déception, réaliser qu’on a cru à un mensonge est une expérience douloureuse, pas seulement psychologiquement mais aussi physiquement. Comme un coup à l’estomac, on peut en avoir le souffle coupé. Et parce que nos croyances à propos du monde sont interconnectées avec d’autres croyances ancrées dans nos cerveaux, la destruction d’une croyance peut souvent mener à un effondrement en cascade de nombreuses autres croyances.

Quand une personne est confrontée à des faits qui contredisent des systèmes de croyance tenus alors pour vrais, elle n’a que deux options. La première est de passer en mode « déni » en rejetant les faits comme étant faux afin de maintenir intact son système de croyance choisi et continuer à vivre comme avant. La seconde est d’accepter les nouvelles données et d’essayer de reconstruire un nouveau paradigme interne, ou une nouvelle carte de réalité, qui concilie les nouvelles informations, ce qui peut signifier remettre en question toutes les autres croyances associées à l’ancien modèle.

Le second choix est difficile et demande énormément de force, car il faut abandonner ses idées préconçues et accepter les nouvelles données factuelles. Le premier choix est facile car il nécessite peu d’effort, de douleur, de tristesse ou de réagencement de sa vie ou de ses valeurs. Il est aussi plus confortable et, parce que les humains préfèrent généralement le confort à la douleur, le premier choix est souvent l’option par défaut.

Au moment même où une personne devient consciente de faits qui vont à l’encontre de ce qu’elle croit être vrai, elle fait l’expérience de ce que les psychologues appellent la dissonance cognitive ; il s’agit d’une sensation inconfortable née du fait que ce que l’on voit est tellement en décalage avec ce que l’on tient pour vrai que l’esprit le rejette instantanément, même si les faits sont clairs et indiscutables.

C’est durant ce moment d’expérience de la dissonance cognitive (vous pouvez la reconnaître à la tension et à l’inconfort qui déclenchent cette réaction « réflexe ») que se déroule la bataille décisive entre la vérité et la fiction. Si une personne parvient à rassembler suffisamment de force d’attention et de volonté pour ne pas céder et prendre la voie confortable qui consiste à écarter immédiatement les faits sans ménagement, si elle parvient à garder à l’esprit l’information conflictuelle tout en ressentant consciemment les émotions négatives associées à la dissonance cognitive, la libération qui en résulte peut la transformer. Il faut le vivre pour le croire !

Un élément intéressant inhérent à notre tendance à rester accrochés à de vieux systèmes de croyance même lorsque nous sommes confrontés à des preuves solides du contraire est le facteur de récompense neurochimique. Des études scientifiques [1] ont montré que lorsqu’on ressent de la dissonance cognitive (la tension et le stress produits quand on nous présente des faits qui ébranlent notre perception normale de la réalité), la décision (réaction réflexe) d’ignorer les données factuelles et de balayer sous le tapis toute preuve contradictoire amène le cerveau à libérer certaines substances chimiques qui nous font nous sentir à nouveau heureux et en sécurité.

Par conséquent, si croire en une illusion nous fait nous sentir en sécurité, heureux et confortable, et que d’un autre côté, toute preuve contradictoire nous cause douleur, désorientation et tristesse, quelle motivation éventuelle y aurait-il à choisir consciemment de vivre le processus de la désillusion ?

L’amour et le désir de Vérité

Les humains sont de nature curieuse et, pour la plupart, veulent connaître la vérité sur les choses. Cet amour et ce désir de vérité sont les raisons pour lesquelles nous aimons les puzzles et les romans policiers : à cause de la satisfaction qui survient quand nous apprenons de nouvelles choses. Le frisson de la découverte, la joie d’être surpris et l’excitation de trouver des solutions à des problèmes complexes motivent fortement les gens qui recherchent de nouveaux modes de pensée non conventionnels.

C’est seulement quand ce processus de découverte entre en conflit avec notre vision du monde déjà enracinée que les difficultés à accepter de nouvelles informations se manifestent. En même temps, personne n’aime qu’on lui mente, personne n’apprécie d’être abusé, ridiculisé ou pris pour un idiot. Aussi, lorsqu’on découvre qu’on a été trompé par des gens en qui on avait confiance, les sentiments de blessure et de trahison qui accompagnent cette réalisation peuvent-ils être dévastateurs.

Non Virginia, le Père Noël n’existe pas

Prenez le mythe de Saint-Nicolas, par exemple. Personne ne critiquerait ou ne gronderait un enfant d’âge préscolaire parce qu’il croit au Père Noël. Mais remplacez l’enfant par un adulte qui insiste que le Père Noël est réel, et cette personne sera probablement considérée comme délirante et folle.

De nombreux enfants se souviennent à quel point ils ont souffert quand ils ont appris que le Père Noël n’était pas réel ; la sensation d’intense trahison née du fait que tous ces gens qu’ils aimaient et en qui ils avaient confiance avaient dépensé tant de temps et d’énergie chaque Noël pour entretenir l’illusion de cet homme magique en costume de feutre rouge parcourant le monde sur un traîneau tiré par des rennes volants, livrant des cadeaux aux enfants en une seule nuit ; même les personnalités de la télévision, des journaux et de la radio sont de mèche dans la supercherie !

Les apologistes diront que quelle que soit l’empreinte psychologique négative qui résulte de cette petite tromperie anodine, cela en vaut la peine si, au moins, pour un court instant, les petits enfants ont pu réellement croire à la magie. Mais quelle conclusion l’enfant tire-t-il réellement de cette expérience ? Il apprend de manière dure et douloureuse que la réalité, c’est que la magie n’existe pas dans ce monde et qu’on ne peut pas faire confiance aux gens qui sont supposés vous guider et jouer le rôle de modèles.

Maintenant, demandez-vous : en tant qu’adulte, préféreriez-vous croire à des mensonges et des contes de fée, ou voudriez-vous plutôt connaître la vérité ? Au fond, il est probable que la plupart d’entre nous sont heureux de connaître la vérité à propos du Père Noël, même si la prise de conscience initiale a pu causer une certaine tristesse et de la douleur. Aujourd’hui, notre compréhension de Noël se résume à l’esprit du don et du partage (et du labeur nécessaire au partage) plutôt qu’à l’espoir égocentrique de voir tous ses vœux exaucés sans effort. Notre appréciation de la fête de Noël est plus profonde et plus riche, et nous tirons plus de satisfaction en donnant qu’en recevant (ou du moins le devrions-nous). Le fait est que la désillusion, peu importe l’inconfort sur le moment, nous a mené vers la vérité. Nous sommes plus sages, plus profonds et plus satisfaits en conséquence. Cela nous aide à grandir et à nous rapprocher de la possibilité de devenir des agents libres au sein de notre monde.

Croire à des illusions s’apparente à une forme d’asservissement qui nous maintient déconnectés du monde réel et les uns des autres.

Une allégorie intéressante et utile serait de se représenter le système nerveux humain comme une sorte d’ordinateur. Chacun de nous naît avec un système d’exploitation de base, rythme cardiaque, digestion, respiration, etc. Ensuite, selon les circonstances de notre naissance, les logiciels installés à mesure que nous grandissons sont aussi variés qu’il y a de gens sur la planète. Et dans certains cas, il peut y avoir d’énormes conflits entre logiciels ; il peut y avoir des virus, et même des logiciels qui ne fonctionnent pas normalement au sein du système.

Ce que cela signifie, c’est que les systèmes de croyance de nos parents deviennent les nôtres, qu’il s’agisse de la religion, de la politique, du statut socio-économique ou de notre équipe de sport préférée. Notre identité nationale est forgée par le lieu où nous naissons. Tous nos goûts et dégoûts, passions et préjugés, biais et croyances nous sont inculqués par notre famille, nos pairs, l’éducation, les médias et la société. Nous sommes de fait le fruit d’une loterie géographique. Tout notre paysage mental est le produit de forces externes. Il n’y a guère de pensées en nous qui soient vraiment uniques et nous appartiennent en propre.

Parfois les gens ne veulent pas entendre la vérité car ils ne veulent pas voir leurs illusions détruites

Prenez des jumeaux adoptés, par exemple. L’un est adopté et élevé par une famille américaine chrétienne conservatrice fondamentaliste. L’autre est adopté et élevé par une famille irakienne musulmane conservatrice fondamentaliste. À 21 ans, ces jumeaux rejoignent tous deux l’armée de leur pays respectif et se retrouvent un jour à la guerre, face à face, tels des ennemis idéologiques implacables, chacun prêt à tuer l’autre, chacun pensant que l’autre est un sauvage, à peine un humain.

Qu’est-ce qui sépare ces deux frères jumeaux, autre que les logiciels installés alors qu’ils grandissaient ? S’ils avaient été élevés ensemble dans l’une ou l’autre famille, l’amour, la compréhension et le soutien mutuel auraient pu se développer. Et aucune des deux familles ne peut être déclarée comme « ayant raison » et possédant la « vérité », car elles aussi sont le produit de leur programmation familiale, sociale, nationale.

Ainsi donc, notre programmation, nos systèmes de croyance illusoires, nous maintiennent asservis et en décalage avec nos compagnons humains. Et ce n’est qu’en suivant notre fort désir de vérité, en confrontant ces croyances programmées en nous et en éprouvant consciemment la douleur et le désespoir de la désillusion que nous avons un quelconque espoir de nous libérer des mensonges qui nous lient à la discorde et à la destruction.

La Réalité Objective

Le monde EST d’une certaine façon, aucun doute là-dessus. La vérité existe, mais peut-être pourrait-on mieux la décrire par les termes « réalité objective ». Des choses se produisent. Ce sont les causes et les effets. Certaines choses se produisent sans jamais être observées et provoquent d’autres choses qui, elles, sont observées. Certaines choses se produisent qui sont observées et provoquent d’autres choses qui, elles, ne sont pas observées. Les philosophes, les physiciens, les théologiens et les gens ordinaires réfléchissent et débattent de la causalité et de l’acausalité depuis que les humains ont développé la conscience de soi. Ce que nous devons garder fermement à l’esprit, c’est que les choses qui sont observées ne peuvent l’être que dans le cadre des limitations physiques de l’observateur, et ces limitations peuvent inclure une forte tendance de l’observateur à comprendre de telle ou telle manière ce qu’il perçoit, en fonction des croyances découlant de sa programmation socioculturelle.

Les humains, par exemple, ont cinq sens fondamentaux : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher. Aussi perceptifs que ces sens puissent être, ils sont limités à une certaine portée et ne peuvent jamais saisir tout le tableau. Certaines longueurs d’onde lumineuse sont hors du champ visuel humain, tout comme certaines fréquences sonores sont inaccessibles à l’oreille humaine. Des études ont montré que même ces cinq sens fondamentaux pouvaient être programmés !

Considérant le champ très étroit de la perception sensorielle, comparée à ce que nous disent les instruments sur la réalité, on peut affirmer sans grand risque de se tromper que les humains ont une très faible perception de la réalité objective ! Pourtant, la réalité objective existe bel et bien, là, « au-dehors », et plus votre vision s’étend, plus vous êtes prêts à répondre intelligemment, en tant qu’individu plus libre, à ce qui EST. Avec la pratique, et en partageant les informations selon d’autres perspectives, nous pouvons accorder nos esprits de manière à voir plus objectivement, ce qui est un but honorable en soi.

Imaginez le scénario hypothétique suivant… Une voiture quitte la route au milieu de la nuit et s’écrase contre un arbre, tuant le conducteur, seul occupant de la voiture. Il peut y avoir de nombreuses explications possibles à cet incident, mais comme le seul témoin est décédé, nous ne serons jamais sûrs à 100 % de ce qui s’est produit et pourquoi.

On peut spéculer sur l’influence de l’alcool, de la fatigue ou de quelque problème médical, on peut supposer que le conducteur a fait une embardée pour éviter un animal, qu’il a glissé sur une flaque d’huile, ou nombreux autres scénarios possibles qui pourraient expliquer l’accident.

Les experts médico-légaux qui arrivent sur les lieux pour évaluer la situation peuvent rassembler les nombreux indices possibles qui expliqueraient l’accident. En utilisant leurs connaissances et leur expertise pour examiner les faits résiduels, ils peuvent aboutir à une conclusion raisonnable quant à la cause éventuelle de l’incident, mais même là, ils ne peuvent que supposer la cause réelle en fonction d’un certain degré de probabilité quant à sa véracité. Le conducteur peut avoir de l’alcool dans le sang. Mais cela pourrait ne pas être la cause de l’accident, qui pourrait aussi être dû à une défaillance mécanique ou à une embardée pour éviter un animal qui traversait la route.

La réalité objective de la situation, ce qui s’est réellement produit au moment de l’accident, ne sera jamais connue avec certitude, et l’on doit accepter que ce soit le cas pour la plupart de ce que nous savons sur notre réalité. Cependant, plus nous collectons de faits, plus la probabilité d’une interprétation juste augmente, bien qu’il soit important de garder à l’esprit que les probabilités ne sont pas des certitudes, et qu’elles ne devraient pas être substituées à la vérité. Chercher la vérité signifie accepter les probabilités, les approximations, et toujours rester ouvert à de nouvelles informations.

Le problème inhérent à la tentative d’être plus en phase avec la réalité objective s’épaissit dès lors qu’on prend en considération le logiciel programmé dans notre cerveau qui agit comme un filtre ou une lentille déformante au travers de laquelle nous percevons le monde. Nos systèmes de croyance et notre vécu peuvent altérer la façon dont nous interprétons chaque événement de notre vie, nous faisant réagir de manières dont nous ne sommes pas conscients ; et très souvent, ces réactions peuvent nous nuire ou faire du mal à ceux que nous aimons. Ce que nous ne connaissons pas de notre esprit et de notre monde peut nous blesser !

Prenez par exemple un nouveau patron aux cheveux roux, embauché pour diriger un groupe d’employées de bureau. Une des employées a eu un ignoble prof de gym roux au collège qui l’a humiliée devant tous les autres élèves. Une autre a eu un gentil prof de gym roux qui l’a aidée à développer son amour du sport, qu’elle continue à pratiquer à ce jour. Les deux employées ont une impression immédiate sur leur nouveau patron, l’une très positive et l’autre extrêmement négative. Ni l’une ni l’autre ne sont conscientes des raisons pour lesquelles le nouveau patron suscite des sentiments aussi forts, mais leur relation future avec lui, leur performance et leur satisfaction professionnelles en seront grandement affectées.

Notre esprit fait cela tout le temps. Chaque minute de chaque jour, nous percevons le monde à travers une lentille déformée de croyances enracinées et de vécu, tandis que la réalité objective de la situation, la vérité, demeure en majeure partie insaisissable.

Bien sûr, ce problème n’en est un qu’aussi longtemps qu’on n’en est pas conscient. Une fois que nous savons comment notre esprit fonctionne, nous pouvons nous efforcer consciemment de voir n’importe quelle situation donnée telle qu’elle est, de rassembler des faits, d’appliquer cette compréhension à tout ce que nous avons appris et vécu, de jauger la réalité sur la base de probabilités, et, le plus important, de partager avec les autres ce que nous avons appris. C’est en partageant mutuellement notre propre angle de vue particulier, et en écoutant réellement les autres lorsqu’ils partagent le leur, que nous pouvons élargir nos horizons et nous approcher de la compréhension de la réalité objective de n’importe quel événement ou situation donnés.

les aveugles et l'éléphant

© Inconnu

Vous vous souvenez de la parabole indienne des aveugles et de l’éléphant ?

Des Indous avaient amené un éléphant ; ils l’exhibèrent dans une maison obscure.
Plusieurs personnes entrèrent, une par une, dans le noir, afin de le voir.
Ne pouvant le voir des yeux, ils le tâtèrent de la main.
L’un posa la main sur sa trompe ; il dit : « cette créature est telle un tuyau d’eau ».
L’autre lui toucha l’oreille : elle lui apparut semblable à un éventail.
Lui ayant saisi la jambe, un autre déclara « l’éléphant a forme de pilier ».
Après lui avoir posé la main sur le dos, un autre dit : « En vérité, cet éléphant est comme un trône. »

Chacun de nous fait l’expérience de sa propre réalité subjective de l’éléphant, mais en partageant l’information avec les autres, ensemble, nous pouvons nous approcher de la vision objective, réelle, de l’éléphant. Nous ne sommes peut-être pas capable de voir la chose en entier par nous-même, tout seul, mais nous pouvons créer une bien meilleure carte mentale en tenant compte du feedback donné par les autres.

Les Sept Grandes Illusions de notre Temps

Ainsi, maintenant que nous avons une meilleure compréhension de la façon dont les systèmes de croyance et les expériences passées que nous avons mentalement intégrées peuvent colorer et/ou déformer complètement nos interprétations du monde, maintenant que nous savons que nous ne pouvons estimer correctement notre réalité qu’en termes de probabilités basées sur des données factuelles, et maintenant que nous savons que partager nos données avec d’autres nous rapproche de la compréhension de la réalité objective, nous pouvons aborder la partie finale, la plus importante, de cet essai ; la nécessité de la désillusion consciente.

Si nous désirons connaître la vérité sur notre monde, nous devons être disposés à souffrir. Il est impératif que nous soyons capables de regarder les faits tels qu’ils sont, de les garder à l’esprit, peu importe à quel point ils peuvent être déplaisants ou douloureux ; il est impératif de comprendre ce que cela pourrait impliquer s’ils sont vrais, et – dans certains cas – de réagencer notre vie en conséquence.

Le processus inhérent au choix de la désillusion comme remède à la subjectivité, choix découlant d’une soif de vérité, implique une forme de souffrance consciente. Nous entrons dans ce processus volontairement, en sachant que le résultat final suscitera une douleur et une tristesse temporaires, parce que nous savons que la vérité, seule la vérité, va nous libérer de ces contrôles qui nous sont imposés dès la naissance sans notre consentement.

Les sept illusions que je vais présenter ici sont probablement les sept plus grandes illusions universelles couramment entretenues par les gens. Cette liste a été créée après des années de travail, de recherches et de remarques de la part de nombreuses autres personnes, aussi ne s’agit-il pas d’une simple liste établie sur la base des illusions favorites d’un seul individu ou d’un groupe d’individus. Vous serez peut-être d’accord avec un ou deux points, mais il est probable que quelque chose dans cette liste va vous irriter. Et cela parce que certains point de cette liste iront à l’encontre de la programmation collective de votre milieu socioculturel, programmation que vous avez assimilée à vos propres croyances sur le vrai et sur le faux.

Vous vous retrouverez peut-être à pester contre plusieurs des idées présentées ici, et cela est compréhensible. Vous pourrez ressentir une aversion instantanée pour certaines des illusions proposées, une voix dans votre tête s’écriant « absurde, ridicule, blasphématoire ! ». C’est une bonne chose, car cela fait partie du processus. Souvenez-vous : qui ne se donne pas la peine ne gagne rien (« no pain, no gain »). Ce que vous devez toujours garder à l’esprit, c’est que les croyances collectives sont généralement créées par une élite dirigeante dans SON intérêt, pas dans le vôtre. Souvenez-vous que ceux qui sont au sommet de la pyramide favoriseront toujours ce qui permet de les maintenir au sommet.

Souffrir nous aide à grandir, c’est ainsi que nous apprenons nos leçons et devenons des êtres humains plus sages. Nous devons trébucher et tomber avant de pouvoir marcher et courir. Nous devons faire de notre mieux et échouer de nombreuses fois avant de pouvoir réussir. Nous devons connaître la douleur du rejet, du chagrin et de la trahison avant de pouvoir vraiment apprendre à aimer.

Je vous propose une expérience simple que vous pouvez réaliser silencieusement tout en lisant cette liste : peu importe votre réaction première à n’importe laquelle de ces idées, essayez pendant un moment de ne pas les rejeter automatiquement, de ne pas les balayer sous le tapis. Essayez d’éviter la tendance à chercher des arguments pour les contredire. Cette réaction automatique, quoique normale, est le produit de vos systèmes de croyance déjà enracinés qui rechignent à la possibilité d’évoluer, de grandir. Les choses enracinées n’aiment pas être délogées, et lutteront bec et ongles pour maintenir le statu quo.

Ce qui vous est demandé, ne serait-ce que quelques instants, c’est de considérer intérieurement l’idée présentée comme si elle était vraie. Soyez conscient de votre état interne pendant cette expérience. Que ressentez-vous ? Quelles questions cela soulève-t-il ? Demandez-vous ce que cela signifierait pour votre vie si l’affirmation était vraie. Combien d’autres de vos croyances sur le monde sont reliées à cette idée, et qu’est-ce qu’il faudrait changer d’autre pour l’accepter ? Et pour finir, qu’y feriez-vous ? Ensuite, après avoir considéré toutes ces questions, faites vos propres recherches sur le sujet et venez-en à vos propres conclusions.

Maintenant, commençons…

l'illusion du libre arbitre

© Inconnu

1) L’Illusion du Libre Arbitre

Cette illusion-là est dure à avaler pour la plupart des gens, car elle semble aller à l’encontre de l’expérience manifeste même de la vie quotidienne. Nous faisons tous des milliers de choix apparemment anodins chaque jour, et nous avons tous l’impression que nous sommes libres de faire ces choix. Et dans un certain sens, cela est vrai, mais ce qu’il faut garder en tête, c’est que les choix que les gens font sont le produit de leur programmation environnementale et se confinent aux limites des « choix acceptables » disponibles. Conjuguez cela au fait, abordé précédemment, que nos cerveaux sont programmés avec certains systèmes de croyance dus aux influences de notre situation géographique et de nos pairs qui déterminent comment et quoi choisir, et l’image du « libre arbitre » en prend un sacré coup dans l’aile.

L’exemple des bonnes résolutions du Nouvel An non tenues permet d’illustrer ce point. La plupart des gens ont déjà fait l’expérience de déclarer qu’ils souhaitaient changer quelque chose dans leur vie, et peu importe leur détermination au moment de cette déclaration, ils se retrouvent plus tard à faire exactement ce qu’ils avaient dit qu’ils ne feraient plus, ou à ne pas faire ce qu’ils avaient résolu de faire. La raison en est qu’il existe dans notre cerveau de multiples programmes différents, chacun ayant ses propres motivations et projets. Selon le programme qui tourne sur l’instant, les choix que l’on fait peuvent varier. Le programme qui « choisit » de commencer un nouveau régime est influencé par le fait qu’on pense qu’il est bénéfique, dans notre société, d’entreprendre ce régime et que le Nouvel An est le bon moment pour prendre une décision positive. Aussi, cette résolution nous paraît-elle bonne au moment où on la prend. Mais ensuite, après que tout ce renforcement du Nouvel An s’est estompé, d’autres programmes se mettent à dominer, du genre : « j’ai travaillé dur toute la journée, alors je mérite bien une autre coupe de glace avec des cookies Oreo ». Ou : « je suis vraiment stressé ces temps-ci et j’ai BESOIN de réconfort ! » Ou : « je fête mes 40 ans, alors je peux manger 3 parts de gâteau si je veux ! » Évidemment, si plusieurs de ces programmes se déclenchent au cours des jours, des semaines et des mois qui suivent, la résolution initiale de début d’année se voit peu à peu enterrée. Vous voyez, chacun de ces programmes a sa propre justification et peut prendre le dessus et diriger notre système d’exploitation dès que le stimulus externe requis apparaît. On pourrait même dire que ces boucles de programmes, ces petits systèmes de croyance, sont différentes « personnalités », ou des parties du soi entier. Un « moi » se résout à manger sainement toute l’année parce que sur le moment, cette décision semble bonne ; un second « moi » aura appris qu’il était normal, dans la vie, de se récompenser avec de la nourriture, et que ça faisait vraiment du bien, aussi ! Un troisième « moi » aura appris au sein de l’environnement familial et culturel que la nourriture réconforte : « mange un peu de ça, ça te fera du bien… » Un quatrième « moi » sera angoissé par le fait de vieillir et saura qu’une petite part de gâteau supplémentaire stimulera les neurones du bien-être et l’aidera à oublier que la vie passe et que le succès est toujours hors d’atteinte.

De façon très littérale, notre esprit ne nous appartient pas en propre : il est le résultat de myriades de désirs et de motivations conflictuels, chaque voix criant pour se faire entendre et prenant le dessus quand la situation le permet. Aussi, conjuguez cette litanie de désirs en compétition avec les systèmes de croyance programmés qui nous disent quoi penser et quoi faire, et il n’est guère difficile d’imaginer que nous ne sommes pas authentiquement libres. La réalité est que nous sommes des machines, nous contentant de réagir aux choses et n’agissant pas depuis un réel centre de gravité.

Avant de rejeter cette supposition, essayez de considérer un instant l’idée que vous n’êtes pas libre, que vous êtes une machine qui se contente de réagir à son environnement comme un automate programmé. Qu’est-ce que cela vous fait ? Êtes-vous prêt à accepter l’hypothèse éventuelle que nous sommes tous prisonniers de nos propres systèmes de croyance, que notre esprit n’est pas le nôtre ni ne contrôle la moindre décision que nous semblons prendre librement ? Et si c’était vrai, que pourriez-vous y faire ?

Peut-être est-il plus juste de dire que le libre arbitre est quelque chose qui peut s’obtenir avec le temps grâce à la prise de conscience, la discipline, l’application, la détermination, le discernement, la force et la connaissance. Une fois que nous avons pris conscience de la façon dont notre esprit est asservi par des programmes ancrés et par la présence de personnalités « concurrentes », nous pouvons alors nous efforcer de développer notre volonté afin que les choix que nous faisons soient vraiment libres et fondés sur une compréhension de la réalité objective.

psychopathe

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2) L’illusion qu’il y a « du bon en chacun »

Certaines personnes sont tout simplement mauvaises – complètement, entièrement ; elles sont nées ainsi, et il n’y a rien qu’on puisse faire pour changer ce fait. On appelle ces personnes les psychopathes, et on estime qu’elles composent au moins 1 % de la population générale, certains chercheurs suggérant que ce nombre peut s’élever à 15 %. Cela signifie qu’entre 1 personne sur 100 et 1 sur 7 que vous rencontrerez est un pur psychopathe. Pensez-y. Si vous connaissez 100 personnes, il y a des chances que vous connaissiez ou ayez rencontré un (et peut-être même plus) psychopathe. Quand on prend le pourcentage le plus élevé, si vous connaissez 7 personnes, l’une d’elles pourrait être psychopathe. Ce sont des chiffres effrayants.

L’illusion qu’il y a « du bon en chacun » est favorisée par les nombreux optimistes confiants, new-agers naïfs ou religieux au grand cœur, dont la tendance à la compassion et au pardon peut les mener, eux et ceux qui leur sont chers, droit à la catastrophe. Ils croient que ce genre de personnes ne sont que des individus inadaptés, incompris, souffrant d’une enfance malheureuse, mais qui peuvent être rééduqués ou guéris grâce à l’amour, la thérapie ou, au pire, une période d’incarcération pour « qu’ils retiennent la leçon ». Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité.

Loin d’être les monstres insensés et les tueurs en série décrits dans la culture populaire, ces « personnes », souvent en apparence respectables sont tout à fait conscientes de leur tempérament particulier et l’utilisent en connaissance de cause pour abuser autrui. Elles sont décrites comme charismatiques, charmantes, sûres d’elles, beaux parleurs, superficielles, arrogantes, dogmatiques, dominatrices et culottées, mais elles peuvent aussi jouer le rôle du miséreux pitoyable, opprimé, malchanceux et malheureux. Les psychopathes sont des menteurs pathologiques, et leurs relations avec les autres sont définies par la manipulation et l’exploitation, qu’ils agissent ouvertement ou de façon voilée. Ils sont nés ainsi et mourront ainsi, et aucun effort de compréhension ni d’intervention ne pourra changer cet état de fait.

En raison d’une probable anomalie génétique, ces prédateurs sociaux sont dénués de conscience. Ils n’ont pas la capacité de ressentir de la compassion ou de l’empathie pour autrui. Ils apprennent rapidement à utiliser les conventions sociales fondées sur la conscience, conventions communes aux humains normaux et qu’ils considèrent de leur côté comme une faiblesse, puis, dans leur soif reptilienne de pouvoir et de contrôle, utilisent contre nous notre aptitude aux réactions émotionnelles naturelles.

Ils apprennent aussi à reconnaître les autres individus de leur « type », et mettent à profit leur absence de conscience en mentant, trichant, volant, manipulant, trahissant et/ou se frayant un chemin jusqu’aux postes de pouvoir au sein de nombreuses organisations et institutions. On peut assurément dire que la grande majorité de ceux qui se trouvent au plus haut de l’échelle de nombreuses entités politiques, religieuses, éducatives, médicales, militaires, médiatiques et professionnelles sont des psychopathes. C’est un fait triste et incontournable de notre réalité d’aujourd’hui, fait qui peut expliquer la plupart des problèmes mondiaux dont la guerre, l’oppression, la pauvreté, l’exploitation et la famine.

Alors, que ressentez-vous face à ces affirmations ? Connaissez-vous, ou avez-vous jamais connu quelqu’un qui semble ne jamais apprendre de ses erreurs, qui semble apprécier ou participer à la souffrance des animaux et d’autrui ? Avez-vous jamais rencontré quelqu’un qui pouvait mentir facilement et naturellement, qui essayait délibérément de saper votre travail ou vos sentiments, qui aurait fait littéralement n’importe quoi pour faire progresser ses propres intérêts, même aux dépens des autres et sans la moindre hésitation ni le moindre regret ?

En acceptant un instant l’idée que les psychopathes sont réels et prévalent dans notre société, que pourriez-vous y faire ? Comment cela changerait-il votre manière de considérer les paroles et les actes de nos soi-disant « leaders » lorsqu’ils parlent de paix tout en faisant la guerre ? Parmi les autres croyances que vous entretenez sur l’humanité, quelles sont celles qui se trouvent remises en cause par l’acceptation temporaire de cette hypothèse ? Et qu’en déduisez-vous sur les gens qui ont inventé l’expression « tous les hommes naissent égaux » ? À nouveau, quelques heures de recherches sur Internet peuvent vous épargner toute une vie de douleur, vous sauver la vie, ou celle quelqu’un que vous aimez – en supposant que vous, contrairement aux psychopathes, soyez capables d’aimer au moins une autre personne.

l'illusion de la démocratie

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Deux ailes du même oiseau… Votez autant que vous voulez, le plan de vol ne changera pas.

3) L’Illusion de la Démocratie

Voilà une grande illusion, et elle est intimement liée à la précédente. Dès la naissance, dans le monde occidental, ce mensonge est ressassé constamment et indéfiniment, sans arrêt, par nos parents, nos enseignants, nos pairs, nos institutions gouvernementales et les médias. Ce mensonge est si omniprésent et enraciné que le remettre en question semble absurde. Malheureusement, la vérité est que la véritable démocratie n’a jamais existé et n’est véhiculée qu’en tant qu’idéologie par ceux qui sont au pouvoir, afin de maintenir les masses en esclavage tout en leur faisant croire qu’elles sont libres. Telle une prison mentale aux barreaux invisibles, l’illusion que nous avons le pouvoir de choisir celui qui sera à la tête de l’État est orchestrée et manipulée de A à Z. Pour ceux qui sont aux commandes, il n’y a jamais aucun doute quant à l’issue. Le pouvoir fera n’importe quoi pour s’assurer de rester en permanence aux commandes.

Comme le pain et les jeux de la Rome antique, ces pseudo « élections » sont mises en scène environ tous les 4 ans [aux US – NdT], afin d’occuper la populace avec une activité insignifiante et de renforcer chez les masses l’idée selon laquelle leur vote compte réellement. La réalité est que le jeu est truqué et l’a toujours été. Qui peut parler de choix, quand vous n’avez le choix qu’entre deux faces de la même médaille : des psychopathes au pouvoir qui défendent l’une ou l’autre idéologie. Cela équivaut à offrir à une personne déshydratée qui meurt de soif le choix entre Coca et Pepsi, et où l’eau n’entre même pas dans l’équation. Et comme ces sodas sucrés aux arômes artificiels, le choix artificiel en politique est tout aussi toxique.

La réalité : peu importe qui est à la barre de l’un ou l’autre des partis politiques qui se disputent le pouvoir. Le fait qu’ils soient arrivés en finale signifie qu’ils ont été depuis longtemps achetés et payés par les multinationales du complexe militaro-industriel, qui ont les fonds et l’influence pour s’assurer que leurs intérêts soient aussi ceux des candidats des deux extrémités du spectre politique. Qu’ils soient démocrates ou républicains, conservateurs ou libéraux, socialistes ou nationalistes, vous pouvez parier que ceux qui sont à la tête de leur parti spécifique ont été depuis longtemps suivis de près et approuvés par leurs maîtres des multinationales. Les psychopathes étant caractérisés par une absence d’empathie qui fait qu’ils sont prêts à tout pour accéder rapidement à des postes de pouvoir, il y a une forte probabilité que quelle que soit la personne retenue au scrutin, elle n’aura pas vos meilleurs intérêts à cœur. Quelle que soit votre obédience politique, sachez que voter est une perte de temps et d’énergie. Rien ne changera, et le statu quo demeurera.

Maintenant, avant que votre esprit n’ait une chance de proposer une myriade de raisons pour lesquelles tout cela ne peut être vrai, essayez un moment, s’il vous plaît, de considérer mentalement cette idée comme si elle était réelle. Et si votre vote n’avait jamais compté pour quoi que ce soit ? Et si tous les débats et tout ce tintamarre jusqu’au jour de l’élection n’étaient qu’une ruse destinée à vous captiver ? Que ressentez-vous ? Combien de temps avez-vous passé à débattre avec vos amis ou vos voisins sur tel ou tel candidat ou mesure politique ? Comment cette information change-t-elle votre vision de ceux qui concourent pour le pouvoir ? Et la prochaine fois qu’il y aura une élection, que ferez-vous ? Que peut-on faire ? Quelles sont les options ?

4) L’illusion du 11 septembre

L’histoire officielle du 11 septembre est un mythe. Les événements traumatisants du 11 septembre 2001 ont été planifiés, orchestrés, financés et réalisés par des éléments au sein des services secrets américains et israéliens, peut-être avec la pleine connaissance, complicité et participation de l’élite politique dirigeante de l’époque. Ce fait est incontestable, comme le confirmera toute recherche minutieuse sur les données disponibles.

Des Boeings 757 ne disparaissent pas dans des trous de 5,5 mètres sans laisser de débris. Des immeubles en feu ne s’effondrent pas subitement sur eux-mêmes en chute libre, en quelques secondes, sans l’aide d’explosifs préalablement installés ou autres procédés de haute technologie. L’idée que 19 soi-disant « pirates » n’ayant pratiquement aucune expérience de vol et armés de simples cutters puissent infiltrer et déjouer le système de défense le plus vaste, le plus puissant et le plus sophistiqué de la planète est risible et absurde.

Cette théorie du complot officielle servie par le gouvernent et soutenue par les médias conventionnels au sujet des événements du 11 septembre fait partie d’un recueil de contes de fée, à ranger aux côtés du Père Noël, du Lapin de Pâques et de la Petite souris. Pourtant, les gens continuent à croire la propagande au lieu des faits manifestes. S’il y a une illusion incontournable, c’est bien celle-là. Quelques recherches et une capacité à examiner les données avec un esprit ouvert et sans émotion seront généralement suffisantes pour dissiper complètement cette illusion. Mais « sans émotion » est le mot clé ici, et en ce qui concerne le 11 septembre, il est très difficile d’échapper au programme émotionnel qui a été implanté en vous durant les jours et les semaines qui ont suivi, via à une série de stratagèmes psychologiques délibérés et astucieux bien connus des sciences cognitives. En d’autres termes, si vous croyez à la théorie du complot du 11 septembre du gouvernement, vous avez été inhibé transmarginalement, selon la terminologie d’Ivan Pavlov.

Malheureusement, parce que cette illusion est enracinée et interconnectée à tant d’autres systèmes de croyance similaires, elle reste l’une des plus difficiles et douloureuses à surmonter. Que faudrait-il en conclure sur le pays dont nous sommes si fiers, sur les institutions et les valeurs que nous chérissons tant, s’il s’avérait que nos dirigeants avaient, en toute connaissance de cause, délibérément assassiné leurs propres citoyens pour réaliser quelque plan hégémonique ? Combien d’autres croyances devraient s’effondrer pour que vous acceptiez cette réalité ? Votre gouvernement non seulement vous ment, vous vole et ne fait que vous manipuler et vous contrôler, mais en outre, il se soucie si peu de vous qu’il vous assassinerait sans hésitation si cela était dans son intérêt. Qu’est-ce que cela vous fait ? Commencez-vous à ressentir un peu de colère ? Vous, votre famille, vos amis, vos collègues et vos concitoyens ne signifiez rien pour eux. Nous – la masse – n’existons qu’en tant que statistiques et que tremplins ou obstacles à leur programme. Nous ne sommes que des sacs de viande utilisables et jetables à volonté. C’est la réalité.

Maintenant que vous savez, qu’allez-vous y faire ?

5) L’illusion d’une alimentation équilibrée

pyramide paleo

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La plupart de ce que les experts vous disent sur l’alimentation et sur le « manger sainement » est faux, et il y a une raison à cela : vos dirigeants psychopathiques ne veulent pas vous voir en bonne santé, parce qu’il est plus facile de vous contrôler si vous êtes malades et que êtes incapables de penser clairement. Ils veulent aussi vous soutirer votre argent en vous vendant des médicaments qui ne vous feront probablement pas du bien et qui, très probablement, vous tueront.

En ce qui concerne l’alimentation, la vérité est que les graisses animales saturées sont le carburant idéal pour le corps humain. Manger des graisses vous aide à perdre du poids, à dormir profondément, à réfléchir et à fonctionner mieux. Le porc, le bœuf, l’agneau, le poulet et le poisson bios – plus il y a de gras, mieux c’est – devraient faire partie de chaque repas. Le cholestérol et le sel sont bénéfiques et nécessaires à une santé optimale. Le régime idéal consiste en 70 % de graisses saturées et 30 % de protéines, avec un maximum de 70 g de glucides par jour.

Les légumes contiennent des lectines et autres antinutriments qui sont mauvais pour vous. Le gluten (protéine du blé), la caséine (protéine du lait), les produits au soja et le sucre blanc raffiné sont tous toxiques pour le corps humain. Cela signifie que tous les pains, les pâtes, les fajitas, les sauces, les céréales, les yaourts, les fromages, les glaces, les bonbons, les chocolats et autres aliments industriels vont littéralement vous rendre malades, obèses, diabétiques, en proie à l’inflammation, raccourcir votre espérance de vie et diminuer votre qualité de vie.

Maintenant, avant que vous ne rejetiez ces idées tout de go, prenez un moment pour observer ce que ces déclarations vous font ressentir. Que pouvez-vous conclure sur tous ces experts médicaux qui promeuvent une alimentation pauvre en graisses comme clé d’une bonne santé ? Si les hypothèses ci-dessus étaient vraies, ne seriez-vous pas en colère contre eux de vous mentir sur tant de choses depuis si longtemps ? Quelles autres croyances associées à l’alimentation et à la santé entretenez-vous qui devraient être modifiées afin d’accepter l’hypothèse ci-dessus ?

Jetez un œil au contenu de votre réfrigérateur et de vos placards. Que vous faudrait-il jeter si ces affirmations étaient exactes ? Quels changements devriez-vous faire pour votre bien-être et celui de votre famille si vous saviez que tout ce que vous croyiez sur l’alimentation était l’exact opposé de la vérité ? Accepteriez-vous de souffrir de la perte de vos illusions afin de connaître la réalité objective quant à ce que bien manger et être en bonne santé signifient vraiment ? Quelques heures de recherches sur Internet à propos de ces affirmations pourraient littéralement vous sauver la vie, la vie et la santé de quelqu’un que vous aimez, peut-être celles de vos propres enfants, et contribuer à régénérer l’écosystème entier de la planète. Les aimez-vous suffisamment pour consacrer quelques efforts à creuser réellement pour trouver la Vérité à ce sujet ?

temps linéaire

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6) L’Illusion du Temps Linéaire

Il n’y a pas de début, et il n’y a pas de fin. L’univers n’a tout simplement pas démarré subitement à partir de rien, ni ce cessera brusquement. La vie ne commence pas à la naissance ni ne s’arrête à la mort. Tout est cyclique, se répète encore et encore en combinaisons et permutations illimitées, pour toujours, à l’infini. Nous naissons, nous mourons, nous naissons, nous mourons, nous naissons, nous mourons, nous naissons… et ainsi de suite.

Le cycle de vie de l’expérience humaine est rempli de leçons destinées à être apprises. Nous continuerons à répéter ce pattern jusqu’à ce que toutes les leçons soient apprises et, ensuite peut-être, passerons-nous à d’autres leçons. L’univers est l’école idéale, il offre tout ce qu’il faut pour grandir, aussi longtemps que nécessaire. Cette vérité a été connue et partagée par les mystiques, les prophètes, les philosophes et les chamans au cours de l’Histoire.

Cette vérité a aussi été corrompue et inversée par la science conventionnelle et la religion, afin de garder l’humanité accrochée soit au plan matériel, soit à la promesse du paradis. La science vous dira que l’univers a commencé avec le « Big bang ». Là où il y avait auparavant du vide, quelque chose est apparu subitement, à partir de rien. La religion vous fera croire que l’univers a commencé avec le « verbe » de Dieu. Là où il y avait auparavant du vide, quelque chose est apparu subitement, à partir de rien. Ce que Dieu faisait avant le « verbe », et depuis combien de temps il le faisait, seul lui-même le sait.

Le fait est que tant la vision créationniste que la vision matérialiste/évolutionniste sont des versions différentes de la même illusion selon laquelle tout a commencé à un moment donné dans le lointain passé et est venu à l’existence essentiellement à partir de rien. Et comme la fausse dichotomie du spectre politique droite/gauche, le choix entre la science conventionnelle et la religion traditionnelle sont les deux faces de la même médaille illusoire. Ni l’une ni l’autre ne sont une représentation juste et exacte de la réalité dans laquelle nous vivons. Remarquez que les deux versions de cette « croyance » – le Big Bang d’un côté et la Divine Création de l’autre – vous demandent de les croire précisément parce que « c’est elles qui le disent », et d’aller ainsi à l’encontre de vos propres observations naturelles selon lesquelles tout, dans la vie, est cycle.

La conscience, sous toutes ses formes et manifestations, est la force motrice de la nature. C’est notre raison d’être et celle de l’univers. La conscience s’exprime à travers le véhicule de l’existence physique, depuis la plus petite particule jusqu’au gros cerveau humain. L’évolution est un dérivé de la conscience, et non pas l’inverse.

Que vous soyez un athée qui croit fermement que toute vie cesse à la mort physique ou un fondamentaliste dévot qui croit que Jésus vous attend au paradis à votre mort, il est probable que vous soyez déçu au final. La réalité est qu’on nous a menti concernant la véritable nature – répétitive – du cycle d’expérience de la conscience, afin de nous empêcher de nous approcher de la vérité. Il n’y a pas d’au-delà au paradis tel que se l’imaginent les vrais croyants, et nous n’avons pas non plus évolué à partir d’organismes unicellulaires, fruits du simple hasard, simplement pour nous éteindre à jamais au terme d’une courte vie.

Nous sommes nés pour en apprendre autant que possible sur la réalité objective, sur la véritable nature des choses, par opposition à ce que nous voudrions qu’elles soient ou croyons qu’elles sont. Le meilleur moyen de commencer à distinguer la réalité objective est de s’interroger et d’abandonner ces illusions préconçues et systèmes de croyance propagés par les institutions scientifiques et religieuses populaires.

Cette même illusion s’applique aussi à l’idée des catastrophes mondiales cycliques. De nombreux systèmes de croyance culturels et religieux possèdent des mythes qui mentionnent un scénario de type « apocalypse » ou « fin du monde ». Cela n’est pas dû au hasard : cet archétype existe précisément parce que la terre, tout au long de son histoire, a subi énormément de changements planétaires radicaux qui ont été perçus par les gens de l’époque littéralement comme la fin du monde.

De la destruction de l’Atlantide de Platon à l’Arche de Noé, en passant par la bataille biblique d’Armageddon, ces mythes persistent parce qu’ils sont liés à des événements historiques anciens, réels, préservés au cours du temps via la narration et la transmission de ces histoires d’une génération à l’autre. La terre a traversé et continuera à traverser des bouleversements périodiques marqués par des bombardements cométaires porteurs de peste, de climat extrême, d’activité volcanique et sismique, tout cela aboutissant à la mort d’une grande majorité de la population. Mais le monde – et la vie – ne cesseront pas pour autant, pas plus que ne disparaîtra « comme par enchantement » le Cosmos dans le Big Crunch.

Les fins et les commencements sont cycliques. Ils se produisent encore et encore à chaque fois que la population humaine atteint le seuil de l’insupportable, tant en termes d’effectifs que d’activité destructrice. C’est presque comme si l’univers savait quand la limite est atteinte et agissait de manière à restaurer l’équilibre. (C’est une pensée qui devrait faire réfléchir tout le monde !)

Le point important à garder en tête est le fait que, malgré ces cataclysmes planétaires récurrents et l’extinction de la vie à grande échelle, le monde n’a pas cessé à ces époques, et le temps lui-même ne s’est pas arrêté. Même après qu’une civilisation plus avancée technologiquement que la nôtre fut tout bonnement rayée de la carte et renvoyée illico à l’âge de pierre par l’Équilibrateur Cosmique, la vie a continué, et continuera quand cela se reproduira.

Cela se reproduira, et très bientôt, d’ailleurs. Vous pouvez compter là-dessus. Toutes les conditions qui ont précédé les destructions antérieures et qui ont été recensées historiquement sont actuellement réunies sur notre planète. Aussi, il est extrêmement improbable que l’espèce humaine échappe à ce qui s’abat sur n’importe quelle population qui détruit son environnement. Certes, certains survivront ; c’est lors de telles périodes que la Sélection Naturelle joue son rôle prédestiné ; ceux qui « voient » et savent sont prêts ; comme c’était le cas au temps de Noé…

Aussi, essayez pendant un moment d’accepter la possibilité que la vie sur cette planète telle que nous la connaissons actuellement soit pour l’essentiel condamnée, que jusqu’à 90 % de la population humaine périra probablement dans les 5 ans à venir. Que ressentez-vous ? Quelle réelle valeur ont maintenant tous vos biens matériels ? Comment l’exactitude de cette affirmation va-t-elle réorganiser vos priorités et votre mode de vie ? Et le plus important, comment réagiriez-vous et que diriez-vous à vos amis et à votre famille si vous saviez qu’une majorité d’humains sur cette planète allait être anéantie ?

marionnettiste

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7) L’illusion que les Êtres Humains se trouvent au Sommet de la Chaîne Alimentaire

Toute chose vivante mange quelque chose pour survivre. Les plantes absorbent les nutriments du sol et l’énergie du soleil. Les organismes unicellulaires se nourrissent des substances chimiques de leur environnement. Certains animaux mangent des végétaux, d’autres choisissent des animaux plus petits comme proies. Les animaux meurent et deviennent de la nourriture pour des organismes plus petits. L’équilibre de la nature se base sur la consommation et l’assimilation sans fin de matière physique en énergie, en un cycle qui se répète à l’infini.

On pense souvent à tort que les êtres humains se trouvent au sommet de la chaîne alimentaire, étant donné qu’ils se nourrissent d’animaux et de végétaux sans conscience, inférieurs, qu’ils sont dotés d’une technologie avancée et qu’ils ne sont pas les proies habituelles d’animaux sauvages prédateurs. Mais est-ce un si grand effort d’imaginer que si dans la nature, tout se nourrit de quelque chose d’autre, il puisse exister un type d’êtres qui se nourrissent également de nous ?

Tels les vaches de l’enclos inconscientes du fait qu’elles servent de nourriture aux humains, les humains sont aussi inconscients du fait qu’ils sont parqués dans des enclos psychologiques et servent de nourriture à d’autres êtres qui existent au-delà de la portée de notre appareil perceptuel normal. Je réalise que cette proposition semble tout droit sortie d’un roman de science-fiction, mais les faits sont tels que, bien qu’on ne puisse pas voir ni entendre ces êtres dans les conditions quotidiennes « normales », on peut détecter leur présence aux traces qu’ils laissent.

Les Gris, les enlèvements extraterrestres, les miracles bibliques, bigfoot, el chupacabra, le mothman, les monstres, les fées, les démons, les fantômes et autres êtres surnaturels et cryptozoologiques ne sont que les ombres et les vestiges de ce monde hyperdimensionnel dans lequel s’imbrique notre propre réalité. Dans ce royaume plus vaste, il semble qu’il y ait des êtres qui peuvent littéralement se nourrir de l’énergie qu’émettent les êtres humains. Les preuves suggèrent qu’ils préfèrent l’énergie émotionnelle négative et sortent de leur tanière pour provoquer ces émotions chez les humains afin de les absorber/consommer et, donc, de vivre.

Cette illusion est peut-être beaucoup trop dure à accepter pour une personne ordinaire, étant donné qu’elle se situe bien au-delà de la gamme normale de l’expérience humaine. Toutefois, je ne m’attends pas à ce que vous croyiez avec certitude à la véracité de cette hypothèse. Tout ce que je vous demande est d’accepter la possibilité que cela puisse être vrai et d’y réfléchir temporairement, et ensuite de prendre conscience de ce que cette information vous fait ressentir.

Et si toutes les guerres, maladies, famines, conflits, colères, haines et douleurs de ce monde étaient orchestrés délibérément, ou du moins exploités de manière opportune, afin de nourrir un type d’êtres négatifs malfaisants dont le « but de vie » serait de cultiver, moissonner et se nourrir d’êtres humains ordinaires, et qui auraient donc tout intérêt à cacher cette information à leur source de nourriture ?

Cette dernière illusion est la plus grande et la plus importante de toutes, car elle est à l’origine de toutes les autres. C’est l’ultime grand secret dont ceux qui se trouvent aux échelons supérieurs du pouvoir sont intimement conscients, mais tentent désespérément de garder secret, parce que si la vérité de cet état de fait venait à être comprise et acceptée par une majorité d’êtres humains, ils n’auraient alors plus aucun pouvoir sur nous. Connaître une telle vérité, ou même simplement envisager que ce soit vrai tout en observant ce qui se passe autour de vous, vous permet de rester à l’affut de ses manifestations dans votre vie et de prendre des contre-mesures efficaces. C’est-à-dire que connaître que la Vérité peut vous rendre libres.

L’élite psychopathique assise aux sommets des pyramides du pouvoir sur notre planète est l’outil, l’intermédiaire qu’utilisent ces « êtres paranormaux » (appelons-les ainsi) pour agir sur notre réalité. Il communiquent probablement entre eux, d’une manière ou d’une autre. Des esclaves qui demeurent inconscients des maîtres qui les gardent emprisonnés ne constituent pas une menace pour les esclavagistes, surtout lorsque ces derniers peuvent efficacement hypnotiser leurs esclaves pour leur faire croire qu’ils sont libres. Mais la connaissance, c’est le pouvoir, et des esclaves qui deviennent conscients de leur emprisonnement peuvent s’organiser pour trouver un moyen de se libérer.

Conclusion

Il peut être avantageux d’imaginer l’univers comme un système auto-conscient, et d’imaginer que nous sommes des êtres conscients qui font l’expérience de la réalité en tant que moyen pour l’univers de se percevoir lui-même. Les animaux et les plantes, qui ont une forme de conscience différente de celle des humains, n’ont guère de difficulté à percevoir le monde objectivement. Ils savent instinctivement quelle nourriture consommer, où trouver un abri et réagir de manière appropriée face à un danger. De leur côté, les humains existent sous forme de myriades de désirs conflictuels, s’accrochant à leurs systèmes de croyance illusoires, et sont donc largement responsables du triste état actuel de la planète.

Le meilleur moyen de restaurer l’équilibre de la planète et de guérir les blessures de l’humanité serait, avant toute chose, que la population humaine entame le long et douloureux processus de la désillusion consciente. Nous, en tant qu’espèce, avons désespérément besoin de mettre notre conditionnement culturel de côté et de commencer à voir l’univers objectivement, tel qu’il est vraiment, dans toutes ses terreurs et ses joies, et pas simplement comme nous voudrions qu’il soit ou croyons qu’il est.

Même si le processus consistant à nous débarrasser de nos illusions est certes psychologiquement, voire même physiquement, douloureux, même s’il peut nous donner l’impression que tout ce que nous chérissons doive nous être enlevé, ce processus est nécessaire. Il n’y a pas d’autre moyen. Nous sommes les esclaves des psychopathes au pouvoir depuis trop longtemps. Nous devons nous relever et retrouver notre liberté. Nous sommes plus nombreux qu’eux, et notre ignorance est leur pouvoir. Mais nous devons d’abord choisir consciemment de voir la réalité telle qu’elle est ; alors l’univers, en tant que système auto-conscient – dont nous faisons partie – finira par nous récompenser de notre lutte et de notre sacrifice.